France

Vote de confiance du gouvernement Bayrou : Du RN à LFI, que vont faire les groupes parlementaires ?

Qui soutiendra, qui s’opposera ? François Bayrou se retrouve dans une position délicate après avoir sollicité lundi un vote de confiance à l’Assemblée nationale. En dégainant l’article 49.1 de la Constitution, il engage la responsabilité de son gouvernement après une déclaration de politique générale. Un débat puis un vote, à la majorité absolue des suffrages exprimés vont avoir lieu le 8 septembre. Et déjà, certaines formations parlementaires ont annoncé qu’elles n’accorderaient pas leur confiance au Premier ministre. 20 Minutes fait le point sur les déclarations de chacun.

Le Rassemblement national votera « contre » la confiance

« Nous voterons évidemment contre la confiance au gouvernement de François Bayrou », a indiqué lundi, Marine Le Pen, présidente du groupe Rassemblement national à l’Assemblée, sur X. « Seule la dissolution permettra désormais aux Français de choisir leur destin, celui du redressement avec le Rassemblement national », a-t-elle ajouté.

« Jamais le RN ne votera la confiance à un gouvernement dont les choix font souffrir le peuple français », a également assuré Jordan Bardella sur X. La formation compte 123 élus, dont trois apparentés, dans l’Hémicycle.

L’UDR suit son allié et vote contre

Le groupe UDR, composé de 15 députés, a également exprimé sa position sur son compte X dès lundi. « Nous refuserons catégoriquement d’accorder la confiance à un gouvernement et une majorité qui ont conduit la France sur le chemin de la faillite ». Voilà qui est clair pour la formation parlementaire dirigée par l’ex LR, Éric Ciotti.

La France insoumise votera « pour faire tomber le gouvernement »

Peu d’incertitude du côté de LFI. Les 71 députés insoumis voteront aussi contre la confiance à François Bayrou le 8 septembre « pour faire tomber le gouvernement », a confirmé le coordinateur du mouvement, Manuel Bompard sur son compte X.

Emmanuel Macron « doit partir » en cas de démission du gouvernement, poursuit même Jean-Luc Mélenchon. Mardi, au micro de France Inter, il a annoncé le dépôt d’une nouvelle motion de destitution contre le président de la République. « Il faut empêcher Macron de nommer pour la troisième fois un Premier ministre qui ferait la même politique. Voilà pourquoi il faut le destituer. Le chaos, c’est Macron », argue-t-il.

Le Parti Socialiste n’imagine pas voter pour

Ils n’avaient pas voté la censure en janvier dernier, mais cette fois-ci, le Parti socialiste est clair : les élus ne voteront pas la confiance au Premier ministre. Olivier Faure, patron du PS, juge même « inimaginable » que des socialistes votent en ce sens, tout en soulignant qu’avec cette décision, François Bayrou « a fait le choix de partir ». Une position confirmée par le chef du groupe parlementaire de 66 députés, dont quatre apparentés, Boris Vallaud, sur BFMTV et RMC mardi matin.

La formation Place Publique, qui compte deux députés, votera également contre.

Les Ecologistes et le PCF « n’ont pas confiance »

Les Ecologistes (38 députés) ont expliqué qu’ils se prononceraient contre lors du vote de confiance au gouvernement Bayrou, désigné par Marine Tondelier comme une « démission » de fait, sur X.

Idem du côté du Parti communiste Français (PCF). « Le 8 septembre, il faudra faire tomber ce gouvernement », a assuré Léon Deffontaines, porte-parole du PCF, sur le même réseau social. Les élus communistes sont inscrits dans le groupe parlementaire Gauche radical et républicaine, qui compte 17 membres, dont des élus ultramarins.

Les Républicains voteront pour la confiance au gouvernement

Dans un communiqué publié mardi, la formation de droite dirigée par Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, a souligné que « voter pour la chute du gouvernement serait voter contre les intérêts de la France ».

LR, réuni autour de son président, a donc tranché en faveur de la confiance au gouvernement, rappelant qu’elle était entrée au gouvernement pour « éviter le chaos et l’extrême gauche ». « La droite ne s’associera pas aux démagogues », ajoute le parti, qui compte 49 députés sur les bancs de l’Assemblée nationale, dont 7 affiliés.

Laurent Wauquiez, président du groupe parlementaire, tiendra une nouvelle réunion à la mi-journée.

Le groupe LIOT se concerte

Selon les informations de BFMTV, le groupe Liot (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires) tiendra une réunion en visioconférence à midi ce mardi pour définir sa position.

Il se compose de 23 députés, dont le vote final sera important pour l’issue du scrutin.

Le « socle commun » doit se mobiliser

François Bayrou doit pouvoir compter sur la confiance de ses alliés de centre-droit : le groupe « Ensemble pour la République » qui regroupe les élus Renaissance, 91 élus, Horizons et Indépendants, 34 élus, et Les Démocrates (Modem), 36 élus.

« On va soutenir sa démarche », assurait lundi soir Ludovic Mendes, député de la Moselle, apparenté au groupe macroniste, sur Ici Lorraine.

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Devant les cadres du « socle commun », François Bayrou a évoqué un « moment de vérité qui nous ressoude et qui nous met en position d’offensive », selon les informations de BFMTV. Et d’ajouter : « On a maintenant deux semaines pour convaincre. Il reste 13 jours. » Au petit jeu des statistiques, le vote de confiance semble bien mal parti : 264 députés pourraient voter contre la confiance s’ils suivent la consigne de leur parti, et 210 pour. Resteront alors les 66 députés PS et les 23 membres du groupe Liot pour éventuellement faire basculer le vote.