Vote de confiance : Bardella et Le Pen dans le bureau de Bayrou, par « courtoisie »

Une visite un peu vaine. François Bayrou a entamé lundi une série de consultations politiques, à une semaine du vote de confiance à l’Assemblée qui devrait sceller le sort de son gouvernement. Bien que ces négociations semblent vouées à l’échec, le Premier ministre continue à défendre sa méthode critiquée jusque dans sa coalition.
François Bayrou a ainsi reçu lundi les dirigeants du Parti communiste, et continuera ce mardi et mercredi avec notamment ceux des partis soutenant la coalition présidentielle et ceux du Rassemblement national, dont Jordan Bardella. La cheffe des députés RN Marine Le Pen a indiqué qu’elle honorerait le rendez-vous par « courtoisie républicaine », mais n’en attendait « rien ». Le RN est surtout concentré sur une potentielle dissolution de l’Assemblée, dont il sortirait gagnant selon les sondages, pour laquelle « notre devoir est d’être prêts », a-t-elle affirmé lors d’un bureau de campagne du parti lundi.
« Tournée d’adieux »
Le patron des communistes Fabien Roussel a pour sa part dénoncé auprès de François Bayrou un budget « honteux » et réclamé un nouveau Premier ministre de gauche. En temps normal, les attentes se seraient cristallisées sur la rencontre jeudi matin avec le Parti socialiste, dont les voix sont indispensables au gouvernement pour ne pas être renversé le 8 septembre par l’opposition conjointe de la gauche et du RN. Mais Olivier Faure a tué tout suspense en martelant que la décision des socialistes, volontaires pour prendre la suite de François Bayrou à Matignon, est « irrévocable ». Même François Hollande a annoncé qu’il ne voterait pas la confiance, critiquant « la méthode » du Premier ministre.
Selon Olivier Faure, le Premier ministre fait donc « sa tournée d’adieux » en multipliant les interventions depuis sa décision surprise il y a une semaine d’engager la responsabilité de son gouvernement sur sa trajectoire de désendettement du pays par un effort budgétaire de 44 milliards d’euros.
Le locataire de Matignon peut tout de même compter sur le soutien de son ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau qui a exhorté les députés de son parti à ne pas « rejoindre les incendiaires » qui refuseraient de voter la confiance à François Bayrou, alors que les LR avancent divisés sur le sujet.

