France

Vosges : « C’est un abattage de masse, ça relève plus de l’hystérie »… Mais qui a abattu 40 agneaux d’un élevage ?

En pleine nuit, une quarantaine de bêtes d’un élevage de Zincourt dans les Vosges sont mortes, dont des agneaux pour la très grande majorité abattus par balles par un inconnu, alors que des brebis, ont-elles, sauté de peur dans un ruisseau dans lequel elles se sont noyées. Jean-Louis Husson, le père qui a cédé l’exploitation à sa fille, dénonce une tuerie « de masse incompréhensible » et a déposé plainte. L’éleveur raconte à 20 Minutes l’horreur découverte dans leur parc à Pallegney.

Que s’est-il passé ?

On trouve encore régulièrement des animaux morts, trois ce jeudi matin. Ce qui peut-être une bizarrerie, c’est que près de 90 % des victimes sont des agneaux, très peu de brebis. D’ailleurs, la plupart des brebis sont mortes de terreur en se jetant à l’eau, sauf une qui a une trace de balle.

Comment expliquez-vous un tel massacre ?

Il y a bien eu par le passé le vol d’un mouton ou deux, au maximum cinq, mais c’était pour de la consommation, ce qui arrive un peu partout en France. Là, ce n’est pas du tout le cas. Les animaux ont été laissés sur place. Il y en a encore qui flottent dans le ruisseau. Certains n’ont pas encore été retrouvés. C’est un acte gratuit, ça n’est jamais arrivé à ce niveau-là. C’est un abattage de masse, ça relève plus de l’hystérie, c’est incompréhensible.

C’est un endroit tranquille. Si cela avait été une histoire de querelle de clocher ou de vengeance, dont on ne connaîtrait même pas l’origine, la personne se serait alors peut-être arrêtée après dix victimes et serait partie… Mais là, la ou les personnes sont restées un bon moment dans le parc, où étaient les animaux. Je n’ai aucun problème relationnel, du moins à ma connaissance, et pour avoir mis en place une exécution comme ça, c’est quand même un peu pathologique. Ou il y avait peut-être plusieurs personnes qui relevaient un pari, je ne comprends pas.

Quelles pistes suivent les enquêteurs ?

La gendarmerie a fait une pré-enquête, mais maintenant c’est la criminelle qui s’en occupe vue l’ampleur que ça a prise. Pour l’heure ils restent discrets sur l’avancée ou non de leur enquête.

Le parc s’étend sur dix hectares et sur un kilomètre de long. Le tueur a parcouru tout ce kilomètre, toute la nuit de dimanche à lundi, allers et retours, tous les recoins ont été faits, les animaux ont été traqués minutieusement. C’est de l’obstination. Les animaux ont été relativement bien tirés, toujours à des endroits stratégiques. Ça laisse à penser qu’ils avaient du matériel de qualité, surtout des appareils à vision nocturne. Il y a eu une terreur qui s’est installée car des brebis ont sauté de peur dans le ruisseau, ce qui laisserait penser qu’ils étaient plusieurs. Il y a des victimes sur un kilomètre. Ils devaient avoir sans doute des silencieux puisque personne n’a rien entendu alors qu’il y a des victimes à moins de cent mètres de maisons. C’est pour ça que je pense que c’était du matériel sophistiqué.

Et maintenant ?

Pour l’instant, je fais l’équarrisseur. Dans les quarante victimes, il y a sept brebis, tout le reste ce sont des agneaux morts ou disparus. Nous en sommes là ce jeudi. Il y a encore des blessés, dont deux ou trois brebis, qui risquent de ne pas tenir le coup. Je ferai le bilan quand tout sera terminé. Pour l’instant, je n’en suis pas du tout là, je n’ai pas encore fait les comptes.