France

Violences sexuelles : collectif demande à Macron de « protéger » enfants à l’école

Ce dimanche, un collectif citoyen de parents d’élèves exhorte Emmanuel Macron, dans une lettre ouverte publiée par La Tribune, à « protéger » les enfants après une série de signalements d’agressions sexuelles dans des écoles, notamment à Paris. À Paris, à date, il y a eu 36 suspensions d’animateurs, dont 19 pour violences sexuelles sur mineurs, a précisé M. Bloche.


Ce dimanche, un collectif de parents d’élèves a sollicité Emmanuel Macron par le biais d’une lettre ouverte publiée par *La Tribune*, lui demandant de « protéger » les enfants suite à une série de signalements d’agressions sexuelles dans des établissements scolaires, notamment à Paris.

« Nous sommes #MeTooÉcole. La voix de parents, de citoyens, d’enseignants unis dans un même combat : lutter contre les violences faites aux enfants dans les écoles », est-il écrit dans cette lettre.

### Un appel à « des actions fortes »

« Tout commence par des pleurs, des peurs, des cauchemars ou des comportements inhabituels. On relativise… jusqu’au jour où une information révèle que ces changements sont les conséquences de violences physiques, morales ou sexuelles », ajoute le collectif, qui a été fondé le 20 novembre.

Cet appel à une « prise de parole et des actions fortes », adressé tant au président qu’à son épouse Brigitte Macron, fait suite à des signalements d’agressions sexuelles sur des enfants dans des écoles maternelles, en particulier dans le cadre du périscolaire.

« Comment imaginer que l’on puisse confier son enfant à l’école en toute confiance et que de tels actes puissent y être commis ? », interroge le collectif. « Derrière ces faits, c’est toute une culture de la gifle, du “ce n’est pas si grave”, qui continue de protéger les adultes plutôt que les enfants. »

### Paris annonce un plan de lutte contre les violences sexistes et sexuelles faites aux enfants

« Les parents se retrouvent désemparés et seuls avec leur incompréhension face à des institutions qui ne veulent pas faire de vagues », peut-on lire dans la lettre. « L’enfant, lui, est prié de retourner en classe, comme si sa douleur et sa parole n’avaient aucune valeur. »

Suite à ces révélations, la ville de Paris a annoncé un plan de lutte contre les violences sexistes et sexuelles faites aux enfants dans les écoles, a créé un poste de défenseur des enfants et s’est engagée à renforcer la formation des animateurs du périscolaire.

Patrick Bloche, premier adjoint PS en charge de l’éducation et de la petite enfance à la mairie de Paris, a affirmé dans un entretien à *La Tribune* que des « sanctions disciplinaires à tous les niveaux » seront imposées suite aux récents signalements.

### 36 animateurs suspendus à Paris, dont 19 pour violences sexuelles sur mineurs

Il a également « diligenté des saisines de l’inspection générale, menées par un organisme indépendant ». Un rapport préliminaire concernant l’une des écoles, Alphonse-Baudin (11e arrondissement), sera « présenté aux parents dans les jours qui viennent ». Des « inspections générales » sont « en cours dans trois écoles ayant fait l’objet de signalements (Bullourde, Faidherbe et Servan) » et « neuf enquêtes administratives sont actuellement menées, une pour chaque école concernée par des signalements ».

Cette année, « à Paris, à date, il y a eu 36 suspensions d’animateurs, dont 19 pour violences sexuelles sur mineurs », a précisé M. Bloche.

Le collectif #MeTooÉcole demande un « contrôle systématique » des antécédents des professionnels en contact avec les enfants, un « protocole clair pour chaque école avec signalement et protection immédiate de l’enfant », ainsi que le lancement d’une enquête administrative et d’un audit national des écoles et structures périscolaires, « en commençant par Paris ».