Violences policières : Deux manifestants vont porter plainte contre la BRAV-M
Cela devenait inévitable. Après la diffusion, par Loopsider et Le Monde, d’un enregistrement dans lequel on entend des policiers de la BRAV-M tenir des propos insultants à l’encontre de sept manifestants interpellés le lundi 20 mars à Paris, deux d’entre eux ont décidé de porter plainte.
Alors que l’IGPN a déjà été saisie et que deux enquêtes, administrative et judiciaire, ont été ouvertes, Souleymane, un Tchadien de 23 ans, va déposer une plainte pour « agression sexuelle », « menace de commettre le crime de viol », « violation des libertés individuelles », pour « violences », « faux en écriture publique ».
Humiliations et insultes racistes
Le jeune homme évoque une arrestation violente, de multiples humiliations et des insultes racistes. Cité par BFM TV, il explique : « Ils ont pris ma pièce d’identité, »tu viens d’où ? T’es venu à la nage ? En bateau ? Tu t’es accroché sur les ailes de l’avion ? », avant d’ajouter, je me sens agressé, humilié et menacé aussi, ils savent mon adresse, ils m’ont dit qu’ils vont passer. Souleymane se plaint également d’avoir été « attrapé par les parties génitales » et insulté : « Il m’a dit »t’as pas de couilles » ».
Accompagné de son avocat, Arié Alimi, il devrait être rejoint par Salomé, étudiante en Sciences sociales de 22 ans. Interpellée le même jour, c’est la jeune femme qui a décidé de la diffusion de l’enregistrement réalisé par un autre manifestant. Elle veut déposer plainte pour « atteinte à la liberté individuelle », « violence en réunion par personne dépositaire de l’autorité publique et complicité », « faux en écriture publique et complicité de faux en écriture publique ». La jeune femme assure que les policiers ont écrit de faux procès-verbaux pour justifier les interpellations. « Ça a été intimidation sur intimidation dans le but de nous casser psychologiquement. (…) Il y a eu des bavures autant racistes que sexistes, plus de l’antisémitisme par rapport à mon nom de famille », explique-t-elle auprès de nos confrères de BFM TV.
L’avocat Arié Alimi a ajouté à France Info que le préfet de police Laurent Nunez et la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau, sont visés comme complices par instigations : il y a « évidemment ces BRAV-M qui commettent des faits terribles partout et qui doivent être dissous rapidement mais il y a également les instructions qui sont données et qui sont révélatrices aujourd’hui d’un exécutif qui est de l’autre côté de la loi, qui la viole. »