Violences conjugales : Le recordman français du marathon condamné à 10 mois de prison avec sursis
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L’image de Morhad Amdouni, recordman de France du marathon, est sévèrement écornée. Lundi, le tribunal correctionnel de Meaux l’a condamné à dix mois de prison avec sursis probatoire pour violences sur son épouse, en présence de leur enfant, à leur domicile de Serris (Seine-et-Marne) en septembre 2024. En plus de cette peine assortie d’un sursis probatoire de deux ans – immédiatement exécutoire même en cas d’appel –, l’athlète de 36 ans se voit interdit d’entrer en contact avec son épouse et de paraître à son domicile pendant trois ans.
L’affaire trouve son origine dans une dispute éclatant le 18 septembre dernier, dans un contexte de tensions conjugales après la découverte d’une infidélité du sportif et la demande de divorce de sa femme. Selon le témoignage de celle-ci, c’est après lui avoir lancé qu’il « n’est pas un homme » que les violences ont commencé.
« Il m’a vraiment étranglée »
« Il m’a vraiment étranglée, il m’a plaquée contre la porte du rangement. Tellement il avait la rage, il était comme un diable. J’ai commencé à bouger avec mes mains et mes pieds, j’ai commencé à crier », a relaté la femme de 32 ans, mimant l’étreinte subie. Elle raconte avoir tenté de s’enfuir avant d’être rattrapée : « Il m’a tirée par les pieds, par le cou, pour aller dans la chambre. »
Les violences auraient cessé à l’apparition de leur fils de six ans, sorti de sa chambre. L’enfant a confirmé aux enquêteurs avoir déjà vu son père avec les mains « sur le cou de maman ». Pourtant, la mère et le frère de Morhad Amdouni, présents ce soir-là, ont reconnu une dispute mais nié toute violence physique.
Amdouni réfute tout acte violent
Un rapport médical fait état de quatre jours d’interruption temporaire de travail (ITT), constatant un hématome important à l’arrière du bras, des griffures sur le sternum et des rougeurs au cou observées par les policiers. Face aux accusations, Morhad Amdouni réfute tout acte violent et présente une version radicalement opposée. Selon lui, son épouse était en « crise de colère » et il tentait seulement de la « tenir pour la calmer ». Se posant en victime, il affirme : « Je suis une proie pour elle », avant d’accuser son épouse de vouloir se « venger » en raison de son infidélité : « Madame est très intelligente. »
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Des déclarations vivement critiquées par la procureure Louise Sahali, dénonçant « l’indécence absolue à l’égard de la victime ». « On la diabolise entièrement. C’est un enjeu de réputation pour monsieur Amdouni, pas un enjeu de réflexion, de remise en question », a-t-elle insisté, pointant des éléments matériels accablants, notamment les photographies et les bilans médicaux. Par ailleurs, une enquête préliminaire a été ouverte à la suite des déclarations de l’épouse évoquant des rapports sexuels forcés.