France

Versailles : Perpétuité requise contre un « expert en masculinité » accusé de féminicide

La réclusion criminelle à perpétuité a été requise mercredi à la cour d’assises des Yvelines à l’encontre d’un « expert en séduction » et en « masculinité », accusé d’avoir assassiné son ex-compagne de près de 80 coups de couteau, en 2020. Evoquant un « crime sauvage » dont la préméditation ne fait « aucun doute », l’avocate générale a requis la perpétuité assortie d’une période de sûreté de vingt-deux ans.

Mickaël Philétas, aujourd’hui âgé de 41 ans, est accusé d’avoir assassiné en janvier 2020 son ex-compagne, Mélanie G., 34 ans, qu’il aurait poignardée près de 80 fois après s’être introduit à son domicile en pleine nuit. Professeur de zumba, l’accusé animait une chaîne YouTube comptant près de 1.000 vidéos, dans lesquelles il se disait « virtuose de la séduction », « spécialiste de la masculinité » et vilipendait la « castration » des hommes par leurs compagnes. « Il est clair que Mickaël Philétas ne tolère pas qu’une femme lui tienne tête », a affirmé l’avocate générale lors de son réquisitoire, citant notamment une vidéo de la chaîne animée par l’accusé intitulée Comment dézinguer une ex.

Trente coups de couteau pour la sœur de Mélanie G.

La nuit du crime, avant de se rendre dans la chambre de la victime, où celle-ci se trouvait avec son nouveau compagnon, l’accusé serait d’abord tombé sur la petite sœur de Mélanie G., endormie dans le salon. Sous la menace d’un couteau, il l’aurait contrainte à se taire, avant de lui baisser son pantalon ainsi que sa culotte, de la menotter et de lui porter des premiers coups de couteau. Elle en recevra près de trente au cours de la nuit.

Mickaël Philétas est jugé pour assassinat, tentatives de meurtres sur la sœur et le compagnon de Mélanie G., ainsi que pour agression sexuelle sous la menace d’une arme. Tout au long de son interrogatoire, lundi après-midi, l’accusé avait invoqué son droit au silence. Ce silence traduisait une « très très grosse honte », avait-il expliqué en fin d’audience.

Mercredi matin, la famille de la victime a quitté en silence la cour d’assises alors que l’avocat de la défense s’avançait à la barre pour plaider. Le verdict est attendu en fin d’après-midi.