Vendin-le-Vieil : « Ils essaient de nous avoir à l’usure »… Encore une nuit agitée dans la prison de haute sécurité

C’est la deuxième nuit d’affilée que les détenus de Vendin-le-Vieil perturbent le quartier de haute sécurité pour narcotrafiquants. Ils ont délibérément inondé leurs cellules jeudi soir, comme la veille, selon plusieurs sources pénitentiaires interrogées par l’AFP, confirmant des informations de RTL.
Après le bâtiment n° 2 du quartier de lutte contre la criminalité organisée (QLCO) la nuit précédente, cette fois-ci, « c’est le bâtiment n° 3 qui a pris le relais », selon David Lacroix, délégué de FO Justice à Vendin. « Une vingtaine de détenus impliqués ont été identifiés », a-t-il précisé.
Inondations et gobage de piles
Les agents du service de nuit ont dû débarrasser l’eau des coursives, pendant que des prisonniers faisaient du tapage aux portes avec leurs ustensiles de cuisine, relate David Lacroix.
Deux détenus se sont aussi manifestés en déclarant avoir avalé des piles. Il s’agissait d’une fausse alerte pour « dérégler le service de nuit » et tenter de se faire extraire de leurs cellules, selon ce représentant syndical.
Une source proche du dossier évoque aussi une vingtaine de détenus à l’origine des nouvelles perturbations et assure qu’il n’y a « aucune extraction prévue » de Vendin à cette heure pour des raisons médicales ou autres.
Des détenus « impuissants »
« C’est la preuve que le régime QLCO entrave vraiment les détenus, car ils ne peuvent communiquer vers l’extérieur », commente vendredi l’administration pénitentiaire auprès de l’AFP, soulignant que des passages en commission de discipline auront lieu « prochainement » pour les auteurs identifiés de ces incidents. Les détenus « sont un peu impuissants, c’est le seul moyen pour eux d’essayer de nous mettre à mal […], ils essaient de nous avoir à l’usure », estime David Lacroix.
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Près de 90 détenus du milieu du narcotrafic ont rejoint entre fin juillet et début août le nouveau QLCO de la prison de Vendin-le-Vieil, l’un des deux centres pénitentiaires les plus sécurisés de France avec sa jumelle, la prison de Condé-sur-Sarthe, dans l’Orne.
Plusieurs dizaines d’entre eux contestent leur transfert et leurs conditions de détention à Vendin-le-Vieil devant la justice administrative ou des juges des libertés et de la détention, en vain pour l’instant. Certains menacent par ailleurs d’entamer une grève de la faim collective à partir de lundi, selon les syndicalistes pénitentiaires locaux.

