Var : Vingt ans de réclusion pour un père ayant violé et réduit sa fille en esclavage sexuel
A Draguignan, la cour criminelle du Var a prononcé, ce vendredi, une peine de 20 ans de réclusion criminelle, assortie d’une période de sûreté des deux tiers, contre un homme de 38 ans pour avoir violé sa fille adolescente et l’avoir livrée à d’autres hommes. L’homme, qui comparaissait libre, a été placé sous mandat de dépôt après le verdict. Un second accusé, un sexagénaire, a été condamné à 16 ans de réclusion pour l’un des viols, identifié grâce à des vidéos saisies par les enquêteurs.
Le procès, qui s’est déroulé sur trois jours, a révélé l’emprise totale exercée par le père sur sa fille, alors âgée de 13 ans, dont il contrôlait les fréquentations, les réseaux sociaux et les sorties. Les viols s’accompagnaient de « cajoleries, insultes et menaces ». L’homme organisait aussi des rencontres avec des inconnus via des sites d’annonces, prétendant qu’ils formaient un couple consentant.
Domination entre adultes
Le sexagénaire condamné, père de six enfants, a expliqué qu’il avait cru à l’histoire d’un fantasme de domination entre adultes, sans vérifier le consentement de la jeune fille. « Les choses ont mal tourné. Au lieu de réagir en homme responsable, il est allé au bout de son plaisir et il a fermé les yeux », a reconnu son avocat, Me Christophe Mairet, demandant une distinction entre les actes du père et « l’heure d’égarement » de son client.
Le père, incarcéré depuis trois ans, a reconnu les faits et déclaré ne pas vouloir faire appel. Pourtant, il a continué à présenter cette relation comme une forme d’amour mutuel. « Il ne s’agit pas d’amour, mais de pouvoir et de domination. Il n’aime pas sa fille, il aime qu’elle lui obéisse », a répondu Estelle Bois, l’avocate générale. La victime, aujourd’hui âgée de 18 ans, avait mis fin à son calvaire en fuyant en août 2021. « A ce moment, cette relation père/fille me paraissait normale », a témoigné la jeune fille à la barre. Désormais, elle cherche à « fermer le livre et passer à autre chose », avec un projet de CAP coiffure et un petit ami de son âge.