Val-d’Oise : Jugés aux assises pour le meurtre de leur beau-frère, deux frères refusent d’être défendus
Dans le Val-d’Oise, la cour d’assises s’est penchée lundi sur le procès d’Adib et Bilal Chaudhry, deux frères accusés d’avoir assassiné en 2020 le mari de leur sœur, Ulfat G., dans ce qui serait un crime d’honneur. Ce dossier, déjà reporté en octobre 2023 après l’agression de son avocat par l’un des accusés, se distingue par le mutisme des deux hommes, qui refusent de coopérer avec la justice. Ils encourent 30 ans de réclusion criminelle pour assassinat.
Adib et Bilal Chaudhry, âgés respectivement de 32 et 27 ans, ont rejeté toute défense active et sommé leurs avocats leurs avocats de ne poser aucune question. Face aux interrogations du président de la cour, Bilal Chaudhry a déclaré qu’il « garderait le silence pendant tout le procès ». Interrogé sur les raisons de cette attitude, il a nié que cela reflète une défiance envers la justice française : « Non, pas du tout. Ce n’est pas ce que je pense. » Son frère aîné Adib Chaudhry a adopté une posture similaire, répétant qu’il n’avait « rien à dire ».
Un crime minutieusement préparé
Le 5 juillet 2020, Ulfat G. a été tué à Argenteuil, étranglé, poignardé, et son corps enfermé dans un fût en plastique lesté de 100 kilos d’haltères. Ce conteneur a ensuite été jeté dans la Seine. Une semaine plus tard, lors d’un exercice de pompiers sur une base de loisirs en Seine-et-Marne, la dépouille de cet homme d’une trentaine d’années a été repêchée.
Les investigations ont révélé des indices accablants. La veille du meurtre, Adib Chaudhry avait acheté les haltères dans un magasin de sport en Seine-Saint-Denis, un acte enregistré par des caméras de surveillance. Le jour du drame, des voisins ont rapporté avoir vu les deux frères transporter un grand bidon dans l’appartement de la victime, avant de charger le fût alourdi dans un fourgon, avec l’aide d’un troisième homme.
Un complice présumé qui minimise son rôle
Ce troisième homme, Yassar K., 32 ans, comparaît libre pour recel de cadavre. Il reconnaît avoir accompagné les frères Chaudhry pour transporter le fût, mais affirme ne pas avoir su ce qu’il contenait. « Adib Chaudhry est une connaissance », a-t-il déclaré lundi, modifiant la version donnée lors de l’instruction où il l’avait décrit comme un ami.
Les enquêteurs ont toutefois établi, grâce à des relevés téléphoniques, qu’un mois avant le crime, Yassar K. et Adib Chaudhry s’étaient rendus de nuit sur le lieu où le corps a été retrouvé, à environ 70 kilomètres de leur domicile. Yassar K. nie avoir participé à ce repérage.