France

Une « salle de shoot » a-t-elle été aménagée par les bloqueurs de l’université Rennes-2 ?

La rumeur s’est rapidement répandue sur les groupes WhatsApp des différentes promotions de la fac. Une salle de consommation de drogue dure aurait été aménagée dans un espace du bâtiment B de l’université Rennes-2 au moment de son occupation. Bloquée pendant deux jours puis évacuée par la police, la fac a été sérieusement amochée par des étudiants mobilisés contre la cure d’austérité promise à l’enseignement supérieur. Défiguré, le campus Villejean ne pourra rouvrir ses portes avant le 31 mars, la présidence préférant fermer tous les bâtiments, y compris la bibliothèque universitaire, pour éviter toute nouvelle occupation.

La facture des récentes dégradations dépasse les 100.000 euros, qui s’ajoutent aux 300.000 euros déjà évoqués par les responsables de la fac de sciences humaines en février. Dans les rangs des étudiants, la grogne monte sérieusement face à ces blocages qui pénalisent tout le monde. A l’approche des partiels, bon nombre d’entre eux s’inquiètent.

Des dégradations importantes ont été commises sur le campus Villejean de l'université Rennes 2 lors des blocages et occupations de la fac.
Des dégradations importantes ont été commises sur le campus Villejean de l’université Rennes 2 lors des blocages et occupations de la fac.  - C. Allain/20 Minutes

Dans ce contexte tendu, la rumeur de la création d’une « salle de shoot » n’a fait qu’amplifier. Des opposants au blocage s’étranglent contre ce « carré de consommation de drogue dure ». Une photo des sanitaires du bâtiment B censée montrer cet espace circule. A-t-il vraiment existé ? Pas simple de le confirmer. Contactée, la présidence assure n’avoir « jamais entendu parler » de cette salle. Une occupante des lieux nous dit la même chose. « On n’est pas là pour se juger entre nous. Chacun a ses addictions. » Des échanges de messages consultés par 20 Minutes semblent pourtant confirmer qu’un espace a existé. « La salle était un local, juste pour ceux qui consomment », peut-on lire. Ou encore : « Ça a été créé parce qu’il y a des consommateurs. »

Une discussion abordée en AG

Plusieurs témoignages attestent également que le sujet a été débattu lors de l’assemblée générale précédant l’occupation. « Il y a eu plusieurs débats ce jour-là. Pour savoir si on pouvait fumer dans l’amphi ou si l’alcool était autorisé. Quelqu’un qui était favorable au blocage a proposé d’interdire l’alcool pendant l’occupation, il s’est fait rembarrer », explique un étudiant présent. Un autre maintient que cette AG a bien débattu de la création d’un espace réservé pour la consommation de drogues dures. « J’ai halluciné quand j’ai vu ça. Le but, c’était de créer un espace où une « médic » pouvait intervenir », explique-t-il. Une autre source évoque la présence d’une « safe team » censée « encadrer les comportements à risque ».

Dans un vote à mains levées, l’assemblée générale aurait adopté la création d’un espace dédié, évoquant une « autogestion des consommations ».