France

Une plainte après l’annulation d’un concert par des intégristes en Bretagne

Il a préféré annuler le concert pour éviter des violences. Samedi soir, alors que l’organiste américaine Kati Malone devait se produire dans une église de Carnac (Morbihan), le maire de la commune a été contraint d’annuler la représentation sous la pression de catholiques intégristes proches de Civitas venus manifester devant l’édifice religieux. « Une quarantaine de jeunes gens à la nuque bien dégagée ont entravé par la violence, une de mes adjointes a été giflée sous les cris de « Arrière Satan ! », un concert qui devait se dérouler dans l’église Saint-Cornély », a écrit sur sa page Facebook Olivier Lepick, maire de Carnac.

« Je ne pouvais pas tolérer que la violence des manifestants ne s’abatte sur un public venu pacifiquement assister à un concert ou que notre église subisse des dégâts si d’aventure il avait fallu évacuer de force les illuminés », ajoute-t-il, soulignant que le concert organisé, sous l’égide du ministère de la Culture et du conseil départemental, avait été approuvé par l’évêché et le comité paroissial. Suite à ces débordements, l’élu a déposé plainte. « Je condamne très fermement cette violence de nature profondément totalitaire qui voudrait imposer à autrui des convictions radicales par la force », estime Olivier Lepick.

Le diocèse de Vannes dénonce les événements

Dans un communiqué, le syndicat de Bretagne des artistes musiciens CGT a condamné une extrême droite qui « prétend désormais dicter sa programmation aux organisateurs de spectacle ». « Si les membres de Civitas ou d’un groupuscule du même genre tentent à nouveau d’empêcher la tenue d’un spectacle en Bretagne, ils devront s’attendre à trouver des militants de la CGT en face d’eux », a réagi le syndicat.

Le diocèse de Vannes a également dénoncé les événements de samedi, soulignant que « l’Église ne pouvait pas être le lieu d’une quelconque violence ». « La commission de discernement de la paroisse n’a jamais repéré dans le programme d’œuvre contraire au message de l’Évangile qui aurait pu porter atteinte à la dimension sacrée du lieu », indique le diocèse sur son site Internet. « Le titre Sacer profanare, qui semble avoir mis le feu aux poudres, n’a jamais figuré sur le programme présenté pour ce concert », ajoute le diocèse.