France

Une asso veut un « débat public » sur l’implantation d’usines à Dunkerque

Les citoyens auront-ils leur mot à dire ? L’association nordiste Virage Energie annonce, ce lundi, dans un communiqué, vouloir « saisir la commission nationale du débat public ainsi que la préfecture des Hauts-de-France sur la tenue d’un débat sur l’aménagement du territoire dunkerquois ». En cause, les récentes annonces d’implantations futures à Dunkerque, dans le Nord, de nouveaux sites industriels, notamment Prologium et XTC-Orano, spécialisés dans la fabrication de batteries de véhicules électriques.

« Au-delà des effets d’annonce », Virage Energie s’inquiète des « implications environnementales » de ces projets, se positionnant à contre-courant de la demande du président Emmanuel Macron d’une « pause réglementaire européenne en matière de normes environnementales ». L’asso évoque notamment « la nécessaire décarbonation de l’économie » qui doit servir à « mettre en œuvre une stratégie industrielle où l’on produit ce que l’on consomme, non l’inverse ».

Ne pas reproduire les erreurs du passé

Elle s’inquiète aussi du récent avis de l’autorité environnementale concernant le projet d’extension du port maritime de Dunkerque. Cet établissement public est invité à « revoir totalement sa copie, tant les écueils sur les impacts environnementaux sont criants », dénonce Virage Energie. L’association estime enfin que si on ne veut pas « reproduire les erreurs du passé notamment en termes de pollution et de gaspillage du foncier », les garde-fous sur ces mutations du secteur industriel sont nécessaires.

Depuis plusieurs mois, le bassin dunkerquois est visé par une succession d’annonces d’implantation ou de mutation de sites industriels (ArcelorMittal à Dunkerque et Mardyck, H2V, Verkor) ainsi que des infrastructures associées (électricité, eau, gaz…). « Avant la fin de la décennie, on aura plus de 20.000 emplois nouveaux sur le bassin du Dunkerquois », a même promis Emmanuel Macron, lors de sa visite à Dunkerque, vendredi.

Pour Virage Energie, « les choix d’implantation et de configuration de sites industriels ne peuvent faire l’économie d’une évaluation approfondie permettant d’identifier les impacts tant individuels que cumulés de tout projet industriel » sur le transport, l’habitat ou encore l’approvisionnement en eau.