Un tiers des 18-30 ans ne consultent pas un médecin mais une IA pour leur santé
Un tiers des 18-30 ans consulte une intelligence artificielle pour un problème de santé, d’après l’étude #MoiJeune OpinionWay * publiée par 20 Minutes. Plus de deux tiers des jeunes rapportent une expérience d’errance médicale, avec une impression plus fréquente chez les jeunes femmes, dont une sur deux.
Pour les jeunes, le docteur s’appelle-t-il ChatGPT ? La question est plus complexe, mais il s’avère qu’un tiers des 18-30 ans se tourne vers une intelligence artificielle pour aborder des problèmes de santé, d’après la nouvelle étude #MoiJeune OpinionWay publiée ce jeudi par *20 Minutes*. Ce réflexe est même celui de 11 % des sondés, avant de consulter Google. De plus, un quart des répondants attribue à l’IA une confiance de 7 ou plus sur 10.
Sans surprise, les plus jeunes sont plus encline que les générations précédentes à utiliser ces outils numériques pour des questions de santé, indique Eléonore Quarré, responsable des études société chez OpinionWay, en se référant à des études antérieures sur le sujet. « Cela témoigne du besoin d’instantanéité de cette génération, analyse-t-elle. C’est accessible n’importe où, et surtout anonyme. » En tout, 58 % des jeunes interrogés cherchent des informations sur leurs symptômes en ligne.
Deux tiers des répondants se montrent cependant sceptiques quant à l’efficacité de leurs recherches. Le fameux syndrome Doctissimo est bien connu : on cherche la signification d’un mal de tête et l’on finit par craindre une maladie grave. Le sondage révèle que 66 % des jeunes disent que leurs recherches peuvent être nuisibles, avec 43 % pointant un manque de fiabilité et 24 % pensant que cela leur cause encore plus de stress. Cela explique pourquoi des méthodes plus sûres, comme consulter un professionnel de santé ou demander conseils à des proches, demeurent la norme.
Le sondage fait également apparaître des différences de comportement selon le genre. Les hommes seraient-ils plus sensibles aux petits maux ? En effet, 46 % des hommes qui recherchent leurs symptômes en ligne le font pour se rassurer ou pour savoir comment en parler à leur médecin, contre 33 % chez les femmes, qui, il est à noter, sont également moins enclines à recourir à l’IA.
En ce qui concerne l’errance médicale, les femmes en souffrent davantage. Bien qu’elles recherchent moins d’informations sur leur santé en ligne, elles semblent en ressentir le besoin. En effet, plus de deux tiers des jeunes signalent avoir vécu une errance médicale, c’est-à-dire la difficulté à obtenir un diagnostic fiable. Les jeunes femmes rapportent ce sentiment plus fréquemment (une sur deux). « Les femmes peuvent être confrontées à une forme de discrimination avec une minimisation de leurs symptômes, surtout si elles sont jeunes ou étrangères », note Eléonore Quarré.
Cette relation particulière à la santé pourrait expliquer pourquoi davantage de femmes estiment que la santé gratuite en France est « une illusion » ou « pas vraiment une réalité » : elles sont 39 % à le penser, contre 25 % des jeunes hommes. Face à des coûts trop élevés, 41 % des interrogés déclarent que leur premier réflexe en cas de problème de santé est… d’attendre que cela passe.
*Etude #MoiJeune 20 Minutes x OpinionWay, réalisée en ligne du 4 septembre au 17 septembre 2025 sur un échantillon de 533 personnes représentatif de la population française âgée de 18 à 30 ans, selon la méthode des quotas.*

