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Un ministre allemand demande le démantèlement de Google et des impôts plus élevés.

Wolfram Weimer, ministre allemand des Médias et de la Culture, a appelé ce jeudi au « démantèlement » de Google et à une taxation renforcée de ses activités dans l’Union européenne. En mai, il avait déjà évoqué l’idée d’une taxe nationale ciblant les revenus publicitaires de Google et de Meta, maison mère de Facebook.


Le ministre allemand des Médias et de la Culture, Wolfram Weimer, a plaidé ce jeudi pour le « démantèlement » de Google et pour une taxation accrue de ses activités dans l’Union européenne.

« Nous devons aborder Google dans tous les domaines d’action possibles », a-t-il déclaré, estimant que le groupe californien doit se conformer pleinement au droit antitrust européen. Ces propos ont été tenus lors d’un podcast du magazine Politico, alors que Bruxelles intensifie sa pression sur le géant américain, ce qui pourrait mener à un affrontement commercial avec Washington.

Aux États-Unis, l’entreprise est déjà sous surveillance. Le gouvernement américain avait d’abord envisagé de contraindre Google à se séparer de son navigateur Chrome. Cependant, début septembre, la justice a requis une mesure moins radicale : l’ouverture de ses résultats de recherche et de certaines données à ses concurrents.

En Europe, Wolfram Weimer souhaite aller plus loin. Il appelle à une régulation plus stricte, affirmant que l’Union européenne « est sur la bonne voie, mais nous avons besoin de beaucoup plus ». Le ministre exige également une application rigoureuse des règles fiscales européennes, accusant Google de ne verser « pratiquement aucun impôt » sur le continent, malgré « d’énormes marges ». En mai, il avait déjà mentionné l’idée d’une taxe nationale visant les revenus publicitaires de Google et de Meta, la maison mère de Facebook.

Le bras de fer entre Bruxelles et Washington concernant la taxation des géants numériques américains dure depuis plusieurs années, mais s’est intensifié début septembre après la décision de la Commission européenne d’infliger près de 3 milliards d’euros d’amende à Google pour abus de position dominante dans la publicité en ligne. En réponse, le président américain Donald Trump a menacé d’imposer des droits de douane en représailles si l’Europe maintenait cette sanction.

Pour Wolfram Weimer, l’enjeu ne se limite pas à la régulation économique. Google « change le paysage médiatique et donc les bases démocratiques du pays », a-t-il ajouté. « De ce fait, notre liberté d’opinion est menacée », a-t-il averti, incitant les chaînes publiques et les médias privés européens à renforcer leur coopération pour contrebalancer l’influence des géants américains de la tech.