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Trois hommes exécutés en Iran pour leur participation aux manifestations

Ils étaient accusés d’avoir mené une « guerre contre Dieu ». Trois hommes condamnés à mort en Iran pour leur implication dans le décès de membres des forces de l’ordre lors des manifestations déclenchées par la mort de Mahsa Amini, en 2022, ont été exécutés vendredi, a annoncé l’autorité judiciaire. Majid Kazemi, Saleh Mirhashemi et Saeed Yaghoubi ont été reconnus coupables de « moharebeh » (guerre contre Dieu), donc, et d’avoir été en possession d’une arme lors d’une manifestation à Ispahan, a indiqué le site de l’agence d’information de l’autorité judiciaire Mizan Online.

Arrêtés en novembre, les trois hommes avaient été condamnés à mort en janvier. Ils ont également été reconnus coupables d’être membres de « groupes illégaux ayant l’intention de porter atteinte à la sécurité du pays et de collusion conduisant à des crimes contre la sécurité intérieure », a ajouté Mizan. « Selon les preuves et les déclarations des accusés, les tirs (d’arme à feu) de ces trois personnes ont conduit au martyre de trois membres des forces de sécurité », a ajouté Mizan Online.

Un « nombre incroyablement élevé » d’exécutions

L’Iran est secoué par un mouvement de contestation depuis la mort le 16 septembre 2022 de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, trois jours après son arrestation par la police des mœurs. Cette dernière lui reprochait d’avoir enfreint le code vestimentaire strict imposant aux femmes notamment le port du voile dans la République islamique.

L’Iran exécute plus de condamnés que tout autre pays à l’exception de la Chine, selon plusieurs ONG de défense des droits humains, notamment Amnesty International. Le 9 mai, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, a également dénoncé « le nombre incroyablement élevé » d’exécutions cette année en Iran, plus de dix par semaine en moyenne.

« La machine à tuer du gouvernement »

En 2022, 582 personnes ont subi la peine capitale, en hausse de 75 % par rapport à l’année précédente, avaient indiqué en avril Iran Human Rights et une autre organisation, Ensemble contre la peine de mort (ECPM), basée à Paris. Mais le rythme des exécutions a été encore plus intense en 2023 : l’ONG Iran Human Rights, basée en Norvège, dénombre au moins 218 exécutions depuis le début de l’année.

Depuis le 1er janvier, au moins 209 personnes ont été exécutées, principalement pour des délits liés à la drogue, selon l’ONU, qui souligne que ce nombre pourrait être plus élevé. « La machine à tuer du gouvernement s’accélère », a estimé le 10 mai Mahmood Amiry-Moghaddam, directeur de l’IHR : « Son objectif est d’intimider le peuple, et ses victimes sont les personnes les plus faibles de la société ».