France

Très sollicités et en manque de personnel, les Samu répondent un peu moins vite aux appels

Saturés d’appels, ils ne peuvent plus décrocher aussi vite. Selon les données de la Direction statistique des ministères sociaux (Drees) publiées ce mardi matin, les Samu ont répondu à 80 % des appels entrants en 2022, dont 80 % en moins d’une minute. Des chiffres inférieurs à la période 2018-2022 où 89 % des appels avaient été décrochés et 84 % en moins d’une minute.

« Un manque de personnel en 2022, dans un contexte de difficultés de recrutement et de forte augmentation de la charge de travail, pourrait être la cause » de cette dégradation, note la Drees. Dans ce contexte tendu, la pression a augmenté sur les assistants de régulation médicale et les médecins régulateurs. En 2022, les premiers ont ainsi traité en moyenne 5,5 dossiers par heure (5 en 2021) et les seconds 7,2 dossiers par heure (6,7 en 2021).

Un taux de recours plus élevé dans les zones reculées

Cette saturation des services s’explique par la progression continue depuis 2014 du recours au Samu (le nombre de dossiers de régulation ouverts pour 100 habitants) qui a atteint 31 % en 2022, les habitants étant de plus en plus invités à appeler le 15 avant de se présenter aux urgences. A l’échelle du territoire, on relève d’importantes disparités avec un taux de recours au Samu très faible en Seine-et-Marne (19 %) et très élevé en Lozère (78 %).

Les taux de recours au Samu « sont notamment plus élevés dans les départements où la population âgée (de plus de 75 ans) est surreprésentée, où la défavorisation sociale est forte, ou encore dans les territoires où l’accessibilité aux médecins généralistes et aux services d’urgence est plus limitée », indique la Drees, qui constate pour 2023 « une stabilisation du taux de recours au Samu » selon les premières estimations.