Toux, glaires, essoufflement… Vous souffrez peut-être d’une BPCO, une maladie dangereuse mais méconnue
La BPCO. Si ces quatre lettres ne vous disent rien, vous faites partie des deux tiers des Français* qui n’ont jamais entendu parler de cette maladie. Pourtant, la bronchopneumopathie chronique obstructive, dont c’est la journée internationale ce jeudi, touche 3 à 4 millions de personnes en France, dont 17.000 décèdent chaque année, selon l’Inserm. Si un traitement permet de ralentir l’évolution de cette pathologie respiratoire, la BPCO reste, en l’état actuel des recherches, incurable. D’où l’intérêt d’en reconnaître les premiers signes.
Essoufflement, toux et bronchites à répétition
Toux persistante, crachats muqueux, essoufflement, bronchites à répétition… Les symptômes de la BPCO peuvent passer inaperçus, souvent confondus avec ceux de maladies bénignes, ou minimisés. Comment alors reconnaître cette maladie ? « Les malades ressentent ces symptômes de manière permanente mais connaissent des périodes d’exacerbation, notamment en hiver », explique le professeur en pneumologie Pascal Chanez.
Pour Yves Martinet, professeur émérite de pneumologie et président du Comité national contre le tabagisme, c’est donc avant tout une question de durée. « Une toux dont les épisodes durent trois mois consécutifs pendant plus de deux ans doit alerter. » S’il est normal de tousser lorsque l’on a une bronchite, cette dernière ne doit pas s’éterniser. « Le virus part normalement au bout de 7 à 10 jours, et ce n’est pas normal de faire plus d’une bronchite par an en hiver », souligne le professeur Bruno Crestani, chef de service pneumologie à l’hôpital Bichat et président de la Fondation du souffle.
La durée et la fréquence des crises de toux
Selon tous les pneumologues interrogés, ces symptômes inquiètent rarement les fumeurs. « Ils pensent que c’est normal de tousser et d’être essoufflé quand on fume, or, ce n’est pas normal de ne pas être capable de monter trois étages sans s’arrêter », assure le professeur Martinet. A un stade avancé de la maladie, l’essoufflement se fait même sentir au repos et là, c’est le signe qu’il est grand temps de consulter.
La BPCO est donc une maladie pernicieuse dont les symptômes arrivent progressivement. « Les patients vont donc s’adapter en évitant de trop marcher par exemple, ce qui ne va pas les pousser à consulter », poursuit le chef de service de l’hôpital Bichat.
Des personnes plus à risque
Face à cette maladie, tout le monde est concerné. Car le principal facteur de risque n’est ni lié à l’âge ni au sexe. Il s’agit du tabagisme. « 85 à 90 % des BPCO sont liées au tabac », souligne le professeur Crestani. « Les personnes dont la mère fumait quand elle était enceinte ont également beaucoup plus de risque de développer cette maladie », ajoute Pascal Chanez.
Mais les fumeurs ne sont pas les seuls concernés. Les personnes exerçant des professions les exposant à des produits toxiques inhalés, comme des ouvriers du bâtiment et de l’industrie textile ou des agriculteurs, sont également plus susceptibles de déclencher une BPCO.
Pour en savoir plus sur la BPCO
S’il est important de consulter tôt, c’est justement parce que plus la maladie est diagnostiquée précocement (grâce à un test de souffle appelé spirométrie), moins le risque d’insuffisance respiratoire et d’hypertension pulmonaire est élevé. Et la recherche travaille sur de nouveaux traitements. De quoi garder un peu d’espoir.