France

« Tout Sexplique » : L’épisiotomie, vraiment nécessaire ?

L’épisiotomie, c’est-à-dire l’incision du périnée pour faciliter la sortie du bébé, a longtemps été estimée nécessaire lors d’un premier accouchement. La technique serait aujourd’hui pratiquée dans 20 % à 30 % des accouchements en France. Elle est pratiquée dans des situations particulières, notamment quand la sortie du bébé risque de provoquer des déchirures spontanées, vaginale voire anale. Dans notre rendez-vous audio « Tout Sexplique », écoutez Bruno Deval, professeur de gynécologie-obstétrique, à propos de l’intérêt, ou non, de pratiquer une épisiotomie. De ses avantages et inconvénients, ainsi que l’intérêt, ou non, de la césarienne. Bruno Deval est l’auteur de Le périnée féminin, aux éditions du Rocher.

Une technique qui doit être consentie

Dans cet entretien, le médecin rappelle que « l’épisiotomie doit être faite avec l’accord de la patiente. Si la femme refuse, on n’a pas le droit de le faire, parce que ce n’est pas une mutilation, mais cela pourrait être affilié à une violence obstétricale ».

L’épisiotomie a un intérêt majeur, celui de faciliter la venue du bébé. La technique a aussi ses inconvénients. Le médecin liste : « elle ne prévient pas l’incontinence urinaire ni anale du post-partum, et surtout elle fait mal. Elle peut se compliquer, avec soit des désunions, des hématomes, des infections. Et les femmes se plaignent parfois de brides au niveau du vagin, et de rapports sexuels altérés. »

La pratique de l’épisiotomie a évolué. Elle est aujourd’hui moins pratiquée sur les personnes accouchant pour la première fois. « Quand j’étais interne, il y a une vingtaine d’années, j’étais dans un service à l’hôpital Saint-Antoine à Paris, où toutes les primipares [personnes accouchant pour la première fois N.D.L.R.] avaient une épisiotomie. On s’est aperçu que l’épisiotomie ne protégeait pas de l’incontinence urinaire, ni de l’incontinence anale (…) on a décidé que l’épisiotomie ne devait plus être systématique ».

Intérêt, ou non, de la césarienne ?

Enfin, par peur de subir une épisiotomie, ou pour d’autres raisons, certaines personnes allant accoucher demandent une césarienne. Cette « césarienne de confort », peut là aussi avoir des avantages, mais aussi des inconvénients, rappelle le professeur de médecine. « Au bout de trois césariennes, le taux d’incontinence est identique au taux d’incontinence après accouchement par voie basse », souligne Bruno Deval. « A mon sens, tout cela doit être discuté » entre la patiente et son obstétricien, rappelle le médecin. Il conseille par ailleurs de préparer son périnée par des massages à partir de la 32e semaine de grossesse, pour éviter de subir une épisiotomie. Ecoutez toutes les réponses de Bruno Deval, professeur de gynécologie-obstétrique, dans le lecteur audio ci-dessus.

Vos questions à audio@20minutes.fr

« Tout Sexplique » est un rendez-vous hebdomadaire d’entretiens où l’on échange sur la sexualité, la santé et la société. Si vous avez des questions sur ces thèmes, on les transmet à des professionnels de santé, des experts, des grands témoins pour qu’ils y répondent en podcast. Comment faire ? Nous écrire à l’adresse : audio@20minutes.fr. Joséphine, Zakaria ou Farid nous ont déjà envoyé leurs questions, écoutez les podcasts réalisés pour leur répondre !

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