France

Toulouse : Pour soulager les règles douloureuses et l’endométriose, ils créent une ceinture bouillotte

Il y a quatre ans, les médecins ont diagnostiqué à Leïla Royer une endométriose « sévère ». Comme une femme sur dix en France atteinte de cette pathologie chronique, la jeune mère de famille souffre régulièrement de douleurs lancinantes au niveau du bas-ventre mais aussi des lombaires qu’elle a du mal à calmer.

Pour y parvenir, elle utilisait jusqu’à présent des bouillottes pour soulager ses crises, qu’elle emportait au travail, au sein du service de ressources humaines d’une grande entreprise de l’aéronautique toulousaine. Mais c’était loin d’être l’idéal et elle devait s’absenter régulièrement, ce qui était loin d’être bien perçu dans un monde du travail où cette maladie invisible est encore peu reconnue.

Après avoir subi une opération en lien avec l’endométriose, cette blogueuse mariage a décidé de partager son expérience sur les réseaux sociaux. « Beaucoup de femmes ont témoigné qu’il y avait un manque, que ces bouillottes n’étaient pas pratiques », raconte la jeune maman qui était parfois obligée de s’entourer de six à sept bouillottes en position allongée pour sentir refluer la douleur.

C’est ainsi qu’a germé l’idée de créer une ceinture bouillotte à 360°, qui chauffe aussi bien la zone pelvienne que dorsale et peut être portée sous des vêtements en étant quasi invisible. L’an dernier, Leïla a décidé de sauter le pas et s’est lancée dans l’aventure de l’entreprenariat avec son mari Réal, qui depuis plusieurs années assistait à la souffrance de son épouse. Ils ont décidé de créer la start-up Madame Colette, en référence à l’écrivaine féministe, qui vient d’intégrer l’accélérateur d’entreprises à fort impact social et environnemental, Incoplex.

Pratique, quasi invisible et ergonomique

« Durant plusieurs mois nous avons travaillé sur le design, fait des essais pour l’améliorer. Plutôt que de l’eau ou du gel, nous avons choisi d’utiliser des graines de lin non alimentaires pour garnir les six coussins en coton pour ses effets antalgiques. La ceinture comporte six compartiments où l’on met les bouillottes, c’est quasi invisible sous une robe ou un pantalon large et pas lourd », explique Réal Royer qui a fait tester leur ceinture bouillotte Wendy à une cinquantaine de femmes.

Lucie, qui souffre d’un syndrome prémenstruel, en possède une depuis peu et a déjà eu l’occasion de l’utiliser. « J’avais une bouillotte avec du gel, mais souvent ça brûle et ce n’était pas du tout adapté pour la positionner dans le dos et soulager mes douleurs aux lombaires. Là, j’ai pu l’emmener au travail et chauffer les bouillottes au micro-ondes. Ça m’a apaisée », témoigne la jeune femme qui loue le côté ergonomique et pratique de la ceinture qui diffuse la chaleur durant plus d’une demi-heure.

Plusieurs styles ceintures bouillottes ont été designés par le jeune couple.
Plusieurs styles ceintures bouillottes ont été designés par le jeune couple. – Madame Colette

Grâce à un système de velcro, elle peut en effet s’adapter à toutes les morphologies. Et contrairement à la majeure partie des bouillottes concurrentes, elle n’est pas fabriquée en Chine. « Elles sont écoresponsables car nous notre tissu est composé de polyester recyclé à partir de bouteilles en plastique recyclées. Les graines de lin viennent du nord de la France et le remplissage des coussins se fait dans un Esat et deux ateliers de travail en prison qui favorisent la réinsertion », détaille Réal Royer.

Après avoir vendu quelques exemplaires en direct, Madame Colette vient de mettre en ligne son site Internet pour passer à la vitesse supérieure en commercialisant sa ceinture au prix de 59 euros. « On voulait que ce soit à un prix abordable. Moi, j’ai payé des bouillottes jusqu’à 80 euros et il m’en fallait plusieurs. La ceinture que nous avons mise au point a une longévité de 10.000 cycles en machine », assure Leïla qui tiendra ce samedi à Toulouse, rue Kennedy, un pop-up store pour faire découvrir au plus grand nombre sa création. Que le couple compte décliner d’ici quelque temps en version culotte et legging, en conservant son système de coussins réutilisables pour y parvenir.