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TikTok : Qui est Poopi Blh, la « maman mochis » des réseaux sociaux ?

Un ton décontracté, des complexes laissés au frigo et des exclamations pour chaque émotion… Bienvenue dans le monde de Poopi Blh ! Chaque jour depuis un peu plus de deux ans, cette Strasbourgeoise de 38 ans partage avec sa communauté son quotidien. Un programme composé en majorité de dégustations de plats en tous genres et de tests de maquillages. Avec, aussi, quelques posts moins enjoués où elle tente d’alerter sur des sujets sociétaux.

Le menu séduit. A ce jour, Pauline, son vrai prénom, compte près de 240.000 abonnés sur Instagram et surtout 3,8 millions sur TikTok, qui l’a révélé. « A l’origine, j’avais peur des réseaux sociaux. Je postais le minimum de choses et trouvais ça faux », avoue-t-elle assez paradoxalement. « Puis je l’ai découvert pendant le premier confinement et au deuxième, je m’ennuyais donc je me suis lancé dessus. Après deux ou trois vidéos, ça a explosé. » Notamment lorsque la débutante racontait s’être « fait arnaquer avec une machine à ongles sur AliExpress. »

Une réussite soudaine qui « tombait à pic ». La trentenaire venait alors de finir sa licence de psychologie et se retrouvait sans emploi, « après deux ans dans un stand de fringues aux Galeries Lafayette ». Et avant ? « Après mon bac, j’ai fait une école de tourisme sans travailler dans le milieu, géré un peu d’immobiliers, vécu cinq ans à Paris, bossé au McDo… J’ai un peu papillonné », répond Poopi Blh sans cacher ses origines plutôt aisées. « Oui, j’ai eu la chance d’avoir une famille qui m’a laissé faire ce que je voulais, je ne peux pas me plaindre. »

Tout ça n’enlève rien à ses succès actuels, acquis à force de travail. Car oui, c’en est un aussi de réfléchir constamment à des contenus et de les publier au bon endroit au bon moment. « Je suis quelqu’un de très déterminé », estime l’Alsacienne, qui a, un temps, réalisé « jusqu’à sept, huit vidéos par jour. Mais aujourd’hui, c’est plutôt deux. » Toujours donc sur ses thématiques préférées.

« Je m’assume totalement »

« La nourriture, c’est lié à ma mère et ma grand-mère qui cuisinait énormément quand j’étais petite », détaille-t-elle. « Je me souviens parfaitement de la raie au beurre citronnée avec des câpres ou de l’osso bucco… Et le make-up, j’ai toujours aimé ça. Tout ce qui est à paillettes, glossy, girly. Mes réseaux, c’est vraiment mon monde ! »

Où cette « célibataire » dans le privé se lâche, sans jamais se créer de personnage. Peu importe la mise en beauté imparfaite ou les kilos que certains peuvent juger superflus. « Comme tout le monde, j’ai fait des régimes et je me suis trouvée grosse. Mais j’ai pris confiance avec mes études de psycho. Et sur TikTok ou ailleurs, je dédie ma vie à montrer qu’il faut s’accepter comme on est, à refuser les standards. Je m’assume totalement et j’ai l’impression que ma voix compte sur le sujet », plaide encore celle qui se définit volontiers comme « très gloutonne ». « Je n’ai jamais aimé qu’on pique dans mon assiette. J’adore manger et aller dans des restaurants, quitte à voyager rien que pour ça. »

Ses followers le savent. Rares sont les journées où Poopi Blh ne se filme pas en train de goûter un plat choisi selon ses envies passagères, et de donner son avis. Positif ou négatif, « mais sans jamais être méchante. ». Tout y passe en matière de gastronomie : des sushis aux kebabs en passant par les spécialités libanaises et bien sûr… les mochis ! L’influenceuse a été une des premières à vanter ces petites pâtisseries japonaises à base de riz, fourrées de différentes saveurs. « J’ai été associée à l’explosion de cette vague et beaucoup me l’ont dit. Alors vu que je ne savais pas comment surnommer mes abonnés, je l’ai appelé  »mes petits mochis » et moi je suis  »maman mochi », s’amuse-t-elle encore, toujours avec la volonté de ne pas se prendre trop au sérieux.

« Il faut avoir du second degré quand on me suit », insiste même la Strasbourgeoise, parfois plus solennelle. Notamment quand elle évoque les dangers de la chirurgie esthétique, à qui elle aime pourtant faire appel. « Je fais beaucoup de prévention sur le sujet car on peut parfois n’importe quoi sur les réseaux. »

A la télé aussi

Tout cela n’empêche évidemment pas Poopi Blh de s’afficher avec certaines marques. « Mais je l’écris toujours quand c’est une collab’ et je n’en fais qu’entre une et quatre chaque mois. A 70 % des cas, je paye les produits que j’essaye », tient-elle à préciser, pas du tout lassée par cette mise en scène permanente. Mieux, la vidéaste amateur a su devenir entrepreneuse et se diversifier. Des « Poopi box » garnies de sucreries ou encore des vêtements sont ainsi en vente sur son site. « J’ai aussi commencé à y rentrer mes adresses préférées mais ça prend du temps et je travaille seule à Strasbourg », ajoute l’intéressée, qui sera à l’affiche du « Meilleur pâtissier Célébrités » ce mercredi soir sur Gulli.

« J’ai adoré y participer même si j’ai un peu peur de m’être trop prise au jeu car je suis une compétitrice », démine la trentenaire en promettant également « bientôt d’autres émissions qui vont sortir, toujours dans la cuisine. » Sa passion, où elle se dit d’ailleurs « plutôt douée mais je n’ai pas pu en faire mon métier ». Pas tout à fait, mais pas si loin. Et ça semble parti pour durer… « Ça me plaît toujours, je continuerai à le faire tant que j’en aurai envie. » Une maman ne quitte pas si facilement ses « petits mochis ».