« TF1 acquiert « Enquête en famille » en trois semaines, un record »
TF1 a lancé « Enquête en famille » ce jeudi à 21h10, une série qui s’inscrit dans le genre « cosy crime ». Dominique Farrugia a produit la série développée par Jeanne Le Guillou et Bruno Dega, et Naïma Rodric incarne la capitaine Rochette, récemment mutée en Bretagne.
Avec « Enquête en famille », lancée ce jeudi à 21h10, TF1 s’inscrit dans le registre du « cosy crime ». Ce genre policier, en vogue depuis plusieurs années, s’étend de la série « Agatha Raisin » au Murder Club du jeudi – dont l’adaptation vient d’arriver sur Netflix – en passant par la série Disney+ Only Murders in The Building. Il s’agit bien d’histoires de meurtres, mais sans effusion de sang, où l’angoisse laisse place à l’humour. Dominique Farrugia, producteur à la tête de Shine Fiction, est à l’origine de cette nouvelle série développée par Jeanne Le Guillou et Bruno Dega.
La capitaine Rochette (Naïma Rodric) vient de recevoir une mutation dans sa Bretagne natale. C’est une aubaine pour ses parents, interprétés par Clémentine Célarié et Bernard Le Coq, grands amateurs de séries policières qui n’hésiteront pas à se mêler de ses enquêtes. « Ils sont super casse-couilles. Ils empiètent sur sa vie et elle n’aime pas ça », résume Dominique Farrugia.
Après « Brocéliande », c’est la deuxième série que vous produisez en Bretagne…
L’expérience sur Brocéliande avait été formidable. J’avais envie de retourner là-bas. J’apprécie cette région, qui est une terre d’accueil pour les tournages. Nous avons filmé dans deux petites villes proches de Rennes, dont Bazouges-la-Pérouse, reconnue comme une « cité de caractère ». Il faut savoir qu’une grande partie de l’équipe était locale : les techniciens bretons sont remarquables.
C’est aussi, pour vous, un retour à la comédie…
Au cinéma, je ne réalisais que des comédies. En changeant de métier, je me suis dit que j’allais enfin pouvoir explorer le drame. J’ai été servi dans ce domaine avec la production de L’homme de nos vies, Brocéliande, Rien ne t’efface et Carême. Je pense donc avoir droit à une comédie après cela. En France, nous avons encore trop tendance à coller des étiquettes.
Cette série a-t-elle été facile à présenter à TF1 ?
Très. Ils ont lu le projet et la décision a été prise en trois semaines, ce qui est un record chez TF1. Cela s’est fait à une vitesse éclair.
Les choix de casting étaient-ils déjà définis ?
Non, nous avons d’abord écrit le scénario avant de réfléchir au casting. Clémentine Célarié et Bernard Le Coq ont été des choix évidents tant pour TF1 que pour moi. Ces deux acteurs sont incroyables. Nous avons vraiment pris plaisir à travailler avec eux.
Est-il important pour vous de continuer à réaliser ?
J’ai l’habitude de dire que, lorsque je réalise des épisodes de séries que je produis, c’est parce que je suis moins cher. Plus sérieusement, j’avais envie de fixer le rythme de cette comédie. En réalisant les deux premiers épisodes, j’ai pu impulser le ton que je souhaitais, car la comédie repose surtout sur le rythme. J’ai essayé de faire au mieux, puis Sophie Boudre a pris le relais de manière remarquable.
Maintenir ce contact avec la réalisation vous permet-il, en tant que producteur, de vivre les défis rencontrés par les réalisateurs avec les méthodes de production actuelles aux délais toujours plus serrés ?
J’ai la chance d’avoir appris mon métier en multipliant les rôles. J’ai été assistant, assistant de production, assistant réalisateur, auteur, jeune producteur, puis je suis devenu un producteur plus expérimenté. J’ai réalisé cinq longs-métrages. J’ai fait une multitude de choses qui me permettent de comprendre comment tout cela fonctionne. Chaque réalisateur a un rythme de travail différent. Récemment, j’ai collaboré avec Jérôme Cornuau sur Rien ne t’efface, ce qui a été très agréable, mais son approche est totalement distincte de la mienne. Les délais ne sont ni longs ni courts… Nous avons onze jours pour réaliser un épisode, pas plus. Et c’est ainsi que ça se passe. Steve Martin disait : « La différence entre le cinéma et la télévision ? Le cinéma, c’est prêt quand c’est bien. La télévision, c’est prêt parce que ça passe à 20h30. »
Une saison 2 est-elle fortement envisagée ?
Nous l’espérons, mais nous ne voulons pas vendre la peau de l’ours. Nous allons d’abord « tuer l’ours » ce jeudi avec la diffusion des premiers épisodes. Ensuite, nous en « tuerons » un autre le jeudi suivant, puis un autre encore après. Quand nous aurons trois « belles peaux d’ours », nous verrons ce qu’il se passera… Je ne désire qu’une chose : entendre ce que j’ai entendu lundi soir lors d’une projection de la série à Rennes : « Ça nous a fait plaisir ! ». Nous, les Français, sommes dans une période compliquée de nos vies. Nous n’avons pas de gouvernement, il y a des guerres à moins de trois heures d’avion… Ce serait formidable de pouvoir se poser un soir et se dire que nous avons passé un bon moment.

