Tennis : Cinq joueurs français suspendus pour avoir truqué plusieurs matchs en Belgique

Ils sont accusés d’avoir truqué plusieurs matchs en Belgique. Cinq joueurs de tennis français ont été sanctionnés par l’Itia, l’Agence internationale pour l’intégrité du tennis, a fait savoir cette dernière dans un communiqué publié ce vendredi 4 avril 2025.
Yannick Thivant, 38 ans, qui a atteint la 590e place mondiale en septembre 2015, a été suspendu à vie. Il a reconnu avoir truqué 22 matchs entre 2017 et 2018, dont 16 de son propre chef. Il a aussi écopé d’une amende de 75. 000 dollars et doit restituer la somme de 37.400 euros. « Les faits exigent que les sanctions les plus sévères soient prononcées », a affirmé le professeur Richard McLaren, en charge de ce dossier.
Des années de suspension et grosses amendes
Thomas Brechemier, 28 ans, a été classé 399e joueur mondial en août 2017. Il a été suspendu sept ans et six mois pour avoir truqué 11 matchs entre 2017 et 2018. Il a également été condamné à payer une amende de 40.000 dollars, dont 27.500 dollars avec sursis.
Gabriel Petit, 29 ans, ancien 450e joueur mondial, a été suspendu six ans et six mois pour avoir truqué sept matchs entre 2017 et 2018. Il a aussi été condamné à payer une amende de 35.000 euros pour ne pas avoir répondu à l’Itia.
Thomas Setodji, 29 ans, a été 794e joueur mondial en juillet 2024. Le jeune homme a été suspendu 10 ans et condamné à payer une amende de 20. 000 dollars pour le trucage de trois matchs en 2017. Il doit aussi restituer la somme de 5.500 euros.
Enfin, Hugo Daubias, 28 ans, ex-972e joueur mondial en septembre 2017, a été suspendu deux ans pour avoir truqué deux matchs en 2017. Il a aussi écopé d’une amende de 15.000 dollars. « Pendant leur suspension, il leur est interdit de participer, d’entraîner ou d’assister à tout événement de tennis autorisé ou sanctionné par les membres de l’ITIA », précise l’agence dans son communiqué.
Un « réseau criminel » arménien
L’affaire, à l’origine de leur condamnation, avait éclaté en juin 2018 avec une opération de police menée simultanément dans six pays européens et aux Etats-Unis sur décision d’un juge belge. L’enquête ciblait un « réseau criminel » mis sur pied en 2014 depuis la Belgique par des Arméniens qui agissaient sur les circuits secondaires -notamment les tournois Futures-, où les caméras sont généralement absentes.
Les joueurs étaient approchés pour perdre un match, un set ou un jeu, et se conformer moyennant paiement à un résultat fixé à l’avance. Dans le même temps, des paris étaient lancés sur ces matchs par des « petites mains » recrutées par les organisateurs, pour des gains garantis.
En 2023, 28 prévenus ont été jugés à Audenarde, dans l’ouest de la Belgique. Parmi eux, figuraient sept joueurs ou anciens joueurs belges contre lesquels un an de prison ferme avait été requis par le parquet. Tous les sept ont été reconnus coupables de fraudes, mais dispensés de peines en raison du dépassement du délai raisonnable de jugement, a expliqué une porte-parole du tribunal.
Une enquête ouverte en France en 2019
La peine la plus lourde a été infligée à Grigor Sargsyan, un Arménien de 32 ans considéré comme l’organisateur de la fraude. Il a été condamné à cinq ans de prison, conformément à ce qu’avait réclamé le parquet.
En parallèle, une enquête a été ouverte en France, en 2019, par le Parquet national financier, visant aussi une fraude en bande organisée. Les investigations ont conduit à l’interpellation de plusieurs joueurs français, dont Jules Okala et Mick Lescure, définitivement interdits de toute compétition fin 2022.