Taux de natalité : La France vieillit, fait moins d’enfants et compte de plus en plus sur l’immigration selon une étude

La population française va continuer à augmenter légèrement jusqu’aux années 2040, malgré une baisse historique du nombre de naissances. Selon une étude de l’Institut national d’études démographiques (Ined), la France atteindra un « pic » démographique de 70 millions d’habitants vers 2040, avant de redescendre à environ 68 millions d’habitants en 2070, soit un retour au niveau actuel.

Au 1er janvier 2025, la France comptait 68,6 millions d’habitants, en hausse de 0,25 % sur un an.

Natalité en baisse historique, mortalité en hausse

Le solde naturel, qui mesure la différence entre le nombre de naissances et de décès, est désormais très faible, passant de 140.000 personnes en 2019 à seulement 17.000 en 2024.

Cette chute s’explique par deux raisons. La première est une hausse attendue du nombre de décès, liée à l’arrivée des générations nombreuses du baby-boom dans les âges avancés, et la seconde étant une baisse inattendue de la natalité, due au recul continu de la fécondité.

« Il y a tout un effort à faire pour bien accueillir les migrants »

Selon l’Insee, janvier 2025 marque ainsi le 31e mois consécutif de baisse des naissances, avec un taux de fécondité de 1,62 enfant par femme en 2024, très loin des seuils de renouvellement des générations (2,1 enfants par femme). « Si la fécondité se maintient au niveau actuel, dès 2027, le nombre de décès dépassera celui des naissances », explique Laurent Toulemon, co-auteur de l’étude.

La stabilité démographique du pays repose aujourd’hui essentiellement sur le solde migratoire, c’est-à-dire la différence entre les arrivées et les départs sur le territoire français. En 2024, ce solde s’élevait à +152.000 personnes. Selon Laurent Toulemon, « il y a tout un effort à faire pour bien accueillir les migrants, qui constituent une richesse pour la population à condition d’être intégrés. »

Un « tsunami démographique » à venir

Quelle que soit l’évolution future de la natalité, le vieillissement rapide de la population française est désormais une certitude. Entre 2020 et 2030, le nombre de Français âgés de 75 à 84 ans va augmenter de 50 %, passant de 4,1 à 6,1 millions de personnes. Au cours de la décennie suivante, les plus de 85 ans connaîtront une augmentation similaire, ce qui va engendrer des besoins très importants en matière de services à la personne.

Selon un rapport officiel de 2023, ce « tsunami démographique » nécessitera le recrutement de près de 400.000 professionnels supplémentaires d’ici à 2030 dans les secteurs de l’accompagnement et des soins aux personnes âgées.

Un avenir démographique incertain mais stable

Toutefois, les chercheurs mettent en garde contre des facteurs incertains susceptibles d’impacter fortement la démographie, comme des crises sanitaires (telle que la pandémie du coronavirus), des variations dans la fécondité ou encore le solde migratoire.

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La France reste toutefois bien loin de situations critiques comme celle de la Corée du Sud, où la fécondité a atteint 0,75 enfant par femme en 2024, un seuil qui ouvre clairement la voie à un risque d’effondrement démographique sans précédent.