Tarn-et-Garonne : Un ciottiste soutenu par le RN élu député sans LR

Pierre-Henri Carbonnel a été élu lors d’une élection législative partielle dans la première circonscription du Tarn-et-Garonne avec 52,06 % des voix, soutenu par le RN, tandis que la participation a chuté à 37,4 %. La candidate socialiste, Cathie Bourdoncle, a obtenu 47,94 % des voix, soit moins que la précédente députée socialiste de la circonscription, Valérie Rabault, qui avait enregistré 48,75 % des suffrages.

En pleine crise politique, Pierre-Henri Carbonnel va pouvoir rejoindre l’Assemblée nationale. Lors d’une élection législative partielle, les électeurs de la première circonscription du Tarn-et-Garonne ont choisi dimanche ce candidat soutenu par le RN, plutôt qu’une candidate socialiste, suite à l’appel du président des LR, Bruno Retailleau, à ne donner « pas une voix » à la gauche.

Avec cette victoire, acquise avec 52,06 % des voix selon des résultats quasi-définitifs de la préfecture, l’Union des droites pour la République (UDR), parti fondé par Éric Ciotti après son départ des LR en 2024, conserve le siège précédemment occupé par Brigitte Barèges, dont Pierre-Henri Carbonnel était le suppléant. Brigitte Barèges, ancienne LR et ancienne maire de Montauban, a dû démissionner en juillet après avoir été déclarée inéligible par le Conseil constitutionnel en raison d’irrégularités de financement de campagne.

Très forte abstention

Cependant, la participation des électeurs a été faible : elle s’est effondrée dans la circonscription, passant de 71,47 % lors des législatives anticipées de 2024 à 37,4 % ce dimanche.

« Magnifique victoire », a salué sur X Éric Ciotti, qui voit dans ce résultat « l’avènement de l’union du peuple de droite dans le pays ». « On voit que l’Union de droite est en marche. J’espère qu’à Paris, ils vont savoir en tirer les conséquences », a déclaré son protégé depuis Montauban.

Une répartition inchangée à l’Assemblée

Ce scrutin partiel, qui ne modifie pas le paysage politique à l’Assemblée nationale, met en évidence la menace qui pèse sur le front républicain, incarnée par la position de Bruno Retailleau et le transfert vers Pierre-Henri Carbonnel d’une partie des électeurs du candidat LR, Bernard Pécou, qui avait obtenu 17,55 % des voix au premier tour, le 5 octobre.

La candidate socialiste battue dimanche, Cathie Bourdoncle, vice-présidente du conseil départemental, n’a remporté que 47,94 % des voix, ce qui est inférieur au résultat de la précédente députée socialiste (2012-2024) de la circonscription, Valérie Rabault, qui avait perdu face à Brigitte Barèges avec 48,75 % des suffrages. « Il faut croire encore à notre démocratie », a déclaré Cathie Bourdoncle aux abstentionnistes après sa défaite, notant que le « chaos » du « contexte national » n’avait « certainement pas donné envie à nos électeurs de se rassembler ».

Signe de l’importance accordée au scrutin par les partis, Éric Ciotti, Bruno Retailleau, ainsi que le secrétaire général de Renaissance Gabriel Attal et la présidente PS de la région Occitanie Carole Delga ont été présents pour soutenir leurs candidats à différents moments de la campagne. Tout en félicitant Pierre-Henri Carbonnel, le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a estimé dimanche que l’alliance UDR-RN était la « seule alternative crédible pour gouverner et redresser la France ».