France

Suicides chez France Télécom : L’ex-patron et son numéro 2 définitivement condamnés

Définitivement condamnés. L’ex-patron de France Télécom Didier Lombard et son ancien numéro 2 Louis-Pierre Wenès, avait formé un pourvoi en cassation dans l’affaire des suicides chez France Télécom, devenue un symbole de la souffrance au travail. La Cour de cassation a rejeté mardi ces pourvois, rendant définitives leurs condamnations.

L’ancien patron de France Télécom Didier Lombard, 82 ans, et son ex-numéro 2 Louis-Pierre Wenès, 75 ans, ont été condamnés le 30 septembre 2022 par la cour d’appel de Paris à un an de prison avec sursis et 15.000 euros d’amende, des peines allégées par rapport à celles prononcées en première instance en 2019.

« Des méthodes interdites »

Les deux ex-dirigeants de France Télécom (devenue Orange en 2013) ont fait face à la justice en raison de la mise en place à compter de 2006 de deux plans de restructuration consécutifs à la privatisation de l’entreprise en 2004, et prévoyant le départ de 22.000 employés et la mobilité de 10.000 autres (sur quelque 120.000 employés).

En première instance, les deux hommes avaient été condamnés à un an de prison dont quatre mois ferme pour leur « rôle prééminent » dans la mise en place d’une politique de réduction des effectifs « jusqu’au-boutiste » sur la période 2007-2008 au sein de France Télécom. Ces départs à « marche forcée » avec « des méthodes interdites » avaient entraîné une « dégradation des conditions de travail » de « milliers de salariés », dont certains se sont suicidés.

France Télécom mise en cause dans une lettre

La crise a éclaté au grand jour après le suicide en juillet 2009 de Michel Deparis, un technicien marseillais ayant mis directement en cause France Télécom dans une lettre.

France Télécom est devenue le symbole de la souffrance au travail. L’entreprise, qui n’a pas fait appel, avait été sanctionnée de l’amende maximum de 75.000 euros dans un jugement historique, devenant la première société du CAC40 condamnée pour un harcèlement moral institutionnel.