Strasbourg : « Il y a une mosquée ici ? », une famille victime de propos racistes à l’hôpital

Alors qu’une famille, qui venait de perdre trois fillettes décédées dans un incendie, se rendait à la chambre mortuaire de l’hôpital universitaire de Strasbourg, un membre du personnel soignant du Nouvel hôpital civil a lancé : « Il y a une mosquée ici ou quoi ? ».
Après la diffusion de ces propos racistes, qui ont été enregistrés en vidéo et largement partagés sur les réseaux sociaux depuis mercredi, une enquête administrative a été ouverte, relate France 3.
Pas « de l’humour » mais « une provocation »
Les faits se sont déroulés quelques jours après l’incendie d’une maison à Brumath, en Alsace, dans le quartier de la Grafenbourg. Deux filles de 10 et 12 ans sont décédées samedi dernier, alors qu’elles étaient transportées à l’hôpital. La troisième fillette, de 6 ans, est morte lundi, après deux jours au service réanimation, rappelle la télévision locale.
Osman Tutan, le grand-père des victimes, a indiqué sur Facebook que l’accueil du personnel avait été correct jusqu’à cet incident. « L’hôpital civil, ainsi que toute la hiérarchie médicale, a été présent pour nous soutenir dans cette épreuve, sauf une personne qui a dit des choses… », écrit-il.
Pour Eyup Sahin, président du mouvement Millî Görüs, cette phrase n’était « pas de l’humour », ni « de l’ironie ». « C’était une provocation. Une attaque claire adressée à des personnes en deuil à cause de leur religion », a lui aussi réagi sur Facebook. Il a également précisé que l’auteur de la vidéo était « un proche [qui] a voulu filmer le chemin pour aider les autres à s’y retrouver ».
La maire de Strasbourg réagit
Encore sur le réseau social Facebook, Jeanne Barseghian, maire de Strasbourg, a réagi vendredi après avoir « pris connaissance avec consternation et colère » de la vidéo : « Ces paroles sont profondément choquantes, contraires aux valeurs républicaines, et indignes du service public. » L’élue a assuré dans son message qu’elle sera « particulièrement vigilante à ce que les suites nécessaires, tant internes que judiciaires, soient pleinement assumées ».
La direction des Hôpitaux universitaires de Strasbourg a également condamné « fermement ces paroles » dans un communiqué jeudi, tout en présentant ses excuses à la famille concernée. La direction a fait un signalement à la procureure de la république et une enquête administrative interne à l’hôpital a été ouverte pour déterminer les circonstances exactes de ces faits.
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En parallèle, une cagnotte en ligne a été lancée pour soutenir les proches de la famille.