Stéphane Plaza jugé pour violences : « J’aime les femmes, peut-être un peu trop », se défend l’animateur
Au tribunal judiciaire de Paris,
C’est un peu agité, avec une voix forte mais précipitée, que Stéphane Plaza se défend à la barre. L’animateur de M6, jugé ce jeudi pour des violences sur deux anciennes compagnes, nie les faits qui lui sont reprochés, lui qui encourt dix ans de prison et 150.000 euros d’amende.
« C’est un acte involontaire, un accident malheureux », explique le prévenu, interrogé par le président. Il répond à des questions portant sur une blessure qu’il a infligé à l’une des deux plaignantes, Amandine. Elle a eu deux doigts luxés et un arrachement osseux après une dispute en avril 2022. « Je ne dis pas que je ne lui ai pas fait mal », admet la star de télévision, qui met la blessure sur le dos de sa dyspraxie. Une maladie qui le rend maladroit, et à cause de laquelle il assure avoir déjà « cassé un doigt en disant bonjour », car elle l’empêche de « maîtriser [sa] force ». Une manière de minimiser l’acte, du moins le rendre involontaire.
« Je hurle de douleur, il continue »
La scène prend une tout autre tournure dans la bouche de la plaignante. Elle revient sur cet épisode de colère, pendant lequel Stéphane Plaza « sort de ses gonds ». Au fur et à mesure de la dispute, il devient de plus en plus proche physiquement. « Je sens ses postillons sur mon visage, je mets les mains devant ma poitrine » quand « il prend mon bras et claque avec un grand coup », se souvient Amandine. « Je hurle de douleur, il continue. J’ai complètement décroché, j’avais très mal, poursuit-elle à la barre. Je lui ai dit qu’il était le pire des hommes. »
D’après la plaignante, ça ne s’arrête pas là. Stéphane Plaza l’aurait ensuite plaquée contre le mur de la salle de bains, appuyant sur sa gorge à l’aide de son avant-bras. Avant de lui lancer qu’il est « le roi de l’immobilier, le roi de M6, et que je vais comprendre ce que c’est souffrir ». « Je ne l’ai pas plaquée contre le mur », dément l’intéressé. Il affirme n’avoir pris connaissance que plus tard des blessures infligées. Il s’excuse par SMS, signant notamment : « l’homme le plus violent su monde ».
« Un certain climat s’instaure »
Il s’agit là du dernier et plus violent des épisodes relatés dans la salle d’audience ce jeudi. Des violences qui ont commencé par des remarques humiliantes. Comme lors d’un déplacement au Maroc pendant lequel Stéphane Plaza aurait présenté sa compagne d’alors comme une call girl, un « cadeau » rapporté pour un homme dont l’identité fait débat. Une scène décrite comme particulièrement « gênante » par Emmanuelle Rivassoux, ancienne collaboratrice de Stéphane Plaza, présente lors du repas. L’animateur, comme depuis le début de l’affaire, nie.
La première année de cette relation qui durera cinq ans, tout se passe bien. Puis « un certain climat s’instaure », quand l’animateur affirme à Amandine que « des gens sont jaloux » qu’il ne faut pas qu’elle parle de leur relation. En réalité, Stéphane Plaza est alors encore en couple avec une certaine Diane, « la seule avec qui j’ai envisagé un avenir », précise-t-il. Pendant sa relation avec Amandine, le climat d’emprise est arrivé crescendo. « C’est monté, et c’était de pire en pire, témoigne-t-elle à la barre. Il avait des comportements déviants, des crises de colère de plus en plus violentes ». « Elle aurait pu partir tout de suite », rétorque l’animateur, qui estime qu’on « ne peut pas détruire la vie d’un autre parce qu’on a souffert ».
« Je suis une flipette, un pétochard »
Rejetant tout « rabaissement », Stéphane Plaza affirme au contraire avoir toujours mis Amandine « en avant ». « Je suis une flipette, un pétochard, un lâche. J’ai toujours tout fait pour aider les femmes, j’aime les femmes, peut-être un peu trop, je n’ai jamais été violent », argumente-t-il encore vis-à-vis des accusations de violences physiques.
Puis Stéphane Plaza dénonce des accusations en « bande organisée ». Les deux plaignantes ont été en contact sur les réseaux sociaux, avec une troisième ancienne compagne du prévenu. Ce dernier, à qui il n’est pas reproché d’avoir eu « jusqu’à six relations en même temps », rappelle le président, est persuadé d’être la victime d’une vendetta de femmes blessées et jalouses liguées pour le faire tomber. Le témoignage de la seconde plaignante, lui, était attendu en fin d’après-midi.