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Soudan : Un deuxième avion français atterrit à Djibouti, environ 400 évacués au total

Le nombre de ressortissants français et d’autres nationalités évacués du Soudan s’élève à environ 400. Un deuxième avion français a atterri dimanche soir à Djibouti, a annoncé le ministère français des Affaires étrangères. Ce deuxième avion avait « une centaine de personnes à son bord », « des ressortissants français mais également de nationalités tierces, notamment européennes », a déclaré un porte-parole du Quai d’Orsay. Selon une source aéroportuaire djiboutienne, un premier avion transportant 106 passagers avait déjà atterri en fin d’après-midi à Djibouti. 

« Ces rotations ont permis d’évacuer 388 personnes, dont les ressortissants français qui le souhaitaient ainsi qu’un nombre significatif de citoyens d’autres pays, notamment européens (Allemagne, Autriche, Danemark, Finlande, Grèce, Hongrie, Italie, Irlande, Pays-Bas, Roumanie, Royaume-Uni, Suède, Suisse) mais également africains (Afrique du Sud, Burundi, Ethiopie, Lesotho, Maroc, Namibie, Niger, Ouganda, Rwanda Soudan), d’Amérique (Etats-Unis, Canada) et d’Asie (Inde, Japon, Philippines) », détaille le ministère dans un communiqué.  

Une « situation volatile »

Questionnées sur des tirs contre un convoi qui selon certains médias auraient blessé un Français, des sources aux ministères français des Affaires étrangères et des Armées ont déclaré ne pas « souhaiter commenter ce genre de rumeur » alors que « l’opération n’est pas terminée ». « On ne l’aurait pas faite si on n’avait pas eu des garanties de sécurité de la part des belligérants, qui ont été réitérées et réitérées », ont-elles affirmé. L’opération, nommée « Sagittaire », est d’une « extrême complexité » et « peut engendrer des difficultés jusqu’au bout » dans un pays en guerre où, en outre, les « réseaux ne sont plus fonctionnels », alors qu’une géolocalisation précise des ressortissants est nécessaire, ont-elles ajouté. 

Quelque 150 militaires sont mobilisés, « des éléments de protection, d’autres de reconnaissance, de soutien logistique et des personnels médicaux », dans une « situation volatile », où les deux camps « continuent de faire la guerre, même pendant les trêves », selon l’état-major des armées françaises. Des opérations de reconnaissance sont réalisées pour « sécuriser » au maximum les itinéraires empruntés par les civils, qui ont été regroupés en amont, pour se rendre à un aéroport de la région de Khartoum, a raconté cette source. Parmi les pays ayant sollicité l’aide de la France pour évacuer leurs citoyens, la source diplomatique a listé l’Allemagne, la Suisse, le Royaume-Uni, la Belgique, le Niger, le Maroc, l’Égypte, ou encore l’Éthiopie, sans précision sur le fait que ces ressortissants se trouvaient dans l’un ou l’autre avion.

Des secourus « psychologiquement affaiblis »

Après plus d’une semaine de combats entre l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du Soudan, et son adjoint devenu rival, le général Mohamed Hamdane Daglo, qui commande les très redoutés paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), les personnes arrivées à l’aéroport étaient « fatiguées, tendues, mais très soulagées d’être arrivées à bon port », selon les sources françaises. Elles sont « psychologiquement affaiblies par ce qu’elles ont vécu » mais dans un relativement bon état physique, alors que la nourriture, l’eau et l’énergie manquent dans la capitale Khartoum, de mêmes sources.

Outre l’option aérienne, les autorités françaises avaient envisagé une évacuation par voie terrestre, finalement écartée vu les difficultés de ravitaillement en essence notamment qu’elle aurait engendrées. Quatre avions avaient été prépositionnés depuis quelques jours à Djibouti et d’autres moyens sont en attente au Tchad pour l’opération, d’après l’état-major. Des moyens maritimes ont aussi été déployés au large des côtes soudanaises « à toutes fins utiles », a-t-on encore précisé.