Sexualité : « Ça évite le gaspillage »… Une boutique s’aventure dans des sex-toys d’occasion
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Se faire plaisir, oui. Se faire plaisir avec le sentiment de faire du bien à l’environnement, c’est encore plus fort. Depuis quelques jours à Strasbourg, un sex-shop situé en plein centre-ville propose, en plus d’une gamme variée de sex-toys en tout genre, quelques jouets intimes pour adultes… de seconde main.
Au premier abord, l’idée d’un vibromasseur ou d’un stimulateur clitoridien d’occasion n’est pas forcément très sexy. Mais joindre l’utile à l’agréable avec un plaisir écoresponsable, le souci de l’économie circulaire, et permettre au plus grand nombre d’en profiter grâce à un prix réduit de 20 %, ce sont le pari fait et le choix de société qui tient à cœur à Adèle Roy, la cofondatrice de l’enseigne (Dé)boutonné.e.s. Présente également à Lyon et à Niort, c’est pour l’instant dans la seule boutique strasbourgeoise que la jeune commerçante expérimente – et c’est unique en France – depuis une semaine la vente de ces sex-toys reconditionnés.
Ouvert depuis cinq ans sur une rue très passante, le sex-shop présente quelques sex-toys de seconde main dans des panières, comme des légumes au marché, sur un présentoir coincés entre deux étagères sur lesquelles trônent divers vibromasseurs tout neufs.
Curiosité et « retours positifs »
Présentés sous des blisters, tous ont fait l’objet d’un protocole de sélection et d’hygiène hyperstrict, établi par la société Rejouis. Il est même un peu difficile de voir qu’il s’agit de produits d’occasion. D’ailleurs, deux jeunes clientes, qui pourtant viennent de faire quelques achats d’articles neufs, n’y ont même pas prêté attention. A la question, « un sex-toy d’occasion, savez-vous que ça existe ? », l’une des deux répond : « Au niveau de l’hygiène tout a été bien revu, il n’y a aucun risque alors pourquoi pas, ça évite le gaspillage. » Des explications, Adèle Roy n’hésite d’ailleurs pas à en donner pour informer et rassurer ses clients. « Surtout aussi pour les prévenir, lorsqu’ils l’achètent, que c’est bien un objet reconditionné. »
« Nous avons une quinzaine de références, celles que l’on a déjà en boutique et qui sont 20 % moins chères que les neuves permettent d’avoir un peu plus de pouvoir d’achat, souligne Adèle Roy. On a aussi des références que l’on n’a pas en boutique mais que l’on vend, et c’est chouette parce que ça permet d’avoir quelques nouveautés ou exclusivité, mais en un seul exemplaire. »
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Pour l’heure, « les ventes débutent mais sont rassurantes. Il y a des gens qui trouvent ça un peu curieux, d’autres qui réagissent bien, et une fois que l’on explique comment est-ce que c’est fait, le process de remise à niveau hygiénique, ça leur plaît bien, on a des retours positifs », se réjouit la commerçante. La clientèle ? « Plutôt des femmes, mais c’est lié à la typologie de produits que nous avons de disponible en ce moment, et de tout âge. »