France

Sète : A bord du plus grand bateau en bois du monde, « une expérience extraordinaire »

Le plus grand bateau en bois du monde a posé l’ancre dans le port de Sète. Plus de 47 mètres de long, 11 de large, 1.964 m2 de voiles : le Götheborg a posé ses amarres jeudi dans l’Hérault et les lèvera dimanche. Un an avant l’édition 2024 d’Escale à Sète, le plus grand rassemblement des bateaux de Méditerranée. Achevé en 2005, ce trois-mâts, magnifique, est la réplique d’un bateau de commerce de la Compagnie suédoise des Indes orientales de 1745.

A son bord, soixante-dix personnes. Quelques officiers qui connaissent le navire et ses kilomètres de cordage dans ses moindres recoins. Et une majorité de marins, qui, pour la plupart, ne savent pas grand-chose voire rien du tout d’une telle embarcation avant d’y avoir posé les pieds. Mais viennent suspendre le temps au-dessus de l’eau. Pour le rêve d’une vie ou juste une étape sur quelque chose de plus grand encore. Parmi eux, Grégory Bardou. Cet habitant de Félines-Minervois, dans l’Aude, originaire d’Albi, rêve de rejoindre les Marquises sur son propre voilier. Ce « grand projet bercé par la lecture, plus jeune de Moby Dick » passait par la découverte de ce bateau hors du temps.

Ici, pas question de profiter de vacances, façon croisière all inclusive

Mais pour avoir le privilège de poser le pied sur le pont du Götheborg, il faut s’engager. Financièrement, d’abord. Le bateau coûte cher à l’entretien. Très cher : environ 1,3 million d’euros par an. Ce sont essentiellement les visites dans ses ports d’escale (12 euros le billet pour monter à bord ce week-end à Sète) et les apprentis marins, qui assurent son financement. Pas simple : la fondation, qui l’avait construite avait été contrainte de le mettre en vente en 2016, faute de disposer des ressources nécessaires à son entretien.

Physiquement, ensuite. Ici, pas question de profiter de vacances, façon croisière all inclusive. Le navire est une fourmilière où chacun doit mettre la main à la pâte. La vie est rythmée par les quarts de quatre heures chacun : trois équipes se les partagent à tour de rôle. « Et c’est très physique, reprend Grégory Bardou. On monte les voiles à la main. Il faut les plier, les déplier, les orienter en fonction du vent. On tire des bouts (des cordes) tout le temps. Même le fait de tenir la barre est difficile. Guidés par les officiers, on s’y met à deux ou plus selon les conditions météo ».

Plutôt couchette ou hamac ?

Les temps de repos se font sur des couchettes ou dans des hamacs. « Mais la vie à bord, c’est le grand luxe. Déjà parce que c’est loin d’être spartiate. On se lave dans des douches, on mange super bien. Et puis l’ambiance est vraiment très bonne. Je le vis comme une superbe aventure humaine ». Cet accordéoniste de 44 ans en a même fait une chanson…