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Serbie : Les autorités font appel aux Russes du FSB pour enquêter sur l’utilisation présumée d’une arme sonique

En pleine crise politique, les experts du FSB sont en Serbie. Des membres du Service fédéral de sécurité de la Fédération de Russie sont arrivés dans le pays pour enquêter sur l’utilisation présumée d’une arme sonique contre des manifestants à Belgrade, a déclaré le président serbe samedi, rejetant une fois de plus ces allégations comme des « mensonges ».

Entre 100.000 et 300.000 personnes ont participé le 15 mars à la manifestation anticorruption organisée par les étudiants à Belgrade, la plus importante depuis l’effondrement du toit d’une gare l’année dernière, qui a fait quinze morts et déclenché un mouvement de protestation à l’échelle nationale.

Une manifestation pacifique

La manifestation, largement pacifique, a été interrompue après qu’un bruit inconnu a provoqué une brève panique dans certains quartiers. Des images diffusées sur les réseaux sociaux ont montré une foule se dispersant soudainement pour des raisons inconnues, ce qui a donné lieu à des allégations selon lesquelles elle aurait été visée par une arme sonique ou « canon à son », dispositif militaire utilisé pour disperser des foules. La police, le président et le gouvernement serbes ont nié avoir utilisé un tel dispositif.

« La nuit dernière, des membres du FSB sont arrivés. Ils ont commencé à travailler ce matin. Ils resteront sept ou huit jours. Ensuite, ils présenteront leurs avis sur l’arme sonique », a déclaré le président serbe Aleksandar Vucic.

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L’attention s’est focalisée sur des photos, publiées quelques jours après la manifestation, montrant un véhicule de police avec sur son capot un étrange dispositif. Aleksander Radic, un analyste militaire basé à Belgrade, a déclaré que l’équipement sur la photo ressemblait au dispositif acoustique à longue portée LRAD 450 de fabrication américaine. Le ministre de l’Intérieur, Ivica Dacic, a pour sa part confirmé que la police possédait ce type d’équipement, mais a nié qu’il ait été utilisé pour cibler les manifestants.