France

Seine-Saint-Denis : « Un usage décomplexé des armes », les narchomicides ont triplé en 2024

La Seine-Saint-Denis a enregistré une augmentation dramatique des homicides volontaires liés au trafic de stupéfiants en 2024, avec trois fois plus de victimes qu’en 2023, selon le parquet de Bobigny. Lors de l’audience solennelle de rentrée, le procureur Eric Mathais a dénoncé une « violence avec usage décomplexé d’armes extrêmement dangereuses » et a déploré l’impact du narcotrafic sur le territoire.

« Les trafics, en premier lieu de stupéfiants, l’économie souterraine et l’argent sale structurent le territoire, ruinent le pacte républicain et endeuillent le département », a-t-il déclaré au tribunal, en présence du ministre de la Justice, Gérald Darmanin.

Quinze décès en 2024 contre quatre en 2023

En 2024, quinze personnes ont perdu la vie dans des « narchomicides » en Seine-Saint-Denis, contre quatre l’année précédente, selon les chiffres du parquet. Parmi ces crimes, trois ont été commis lors d’un seul week-end à Sevran, une commune située à une quinzaine de kilomètres au nord-est de Paris. En mai, deux fusillades en moins de 48 heures ont coûté la vie à trois hommes et blessé quatre autres. En juillet, trois jeunes hommes ont également été tués par arme à feu dans deux fusillades distinctes à Bobigny.

Outre les homicides, le nombre de tentatives d’homicides volontaires sur fond de narcotrafic a également connu une hausse inquiétante, passant de 56 en 2023 à 73 en 2024. L’un de ces incidents a particulièrement marqué la juridiction : en mai, une grenade a explosé en pleine rue à Aubervilliers, blessant grièvement un cycliste. Selon l’enquête, l’attaque, commanditée par des narcotrafiquants, visait à intimider les tenanciers d’un bar. Deux jeunes majeurs et deux mineurs ont été interpellés dans le cadre de cette affaire.

La région de Marseille fortement touchée

Malgré ces chiffres alarmants, la Seine-Saint-Denis n’est pas seule à être confrontée au fléau du narcobanditisme. La région de Marseille reste également fortement touchée, bien que le nombre de morts liés à la guerre des gangs ait diminué en 2024, avec 24 victimes contre 46 en 2023.

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Cette baisse s’inscrit dans une tendance nationale. selon le Directeur général de la police nationale, Louis Laugier, le nombre de victimes de règlements de comptes au premier semestre 2024 a chuté à 43, contre 72 sur la même période en 2023. Il a précisé que « 80 à 90 % de ces règlements de comptes sont liés aux trafics ».