Seine-Saint-Denis : Quinze ans de réclusion pour avoir tenté de tuer des policiers

Condamné ce vendredi à 15 ans de réclusion criminelle, Pascal Bertrand, un horloger quadragénaire, a échappé à la perpétuité. En octobre 2022, en plein accès de violence, il avait tenté de tuer son voisin avant de s’en prendre à des policiers de la Brigade anticriminalité (BAC) du Raincy, venus intervenir à Villemomble (Seine-Saint-Denis).
Lors d’une intervention des forces de l’ordre après l’agression au couteau d’un homme par Pascal Bertrand, la situation a dégénéré. Dans un couloir exigu, l’accusé a tenté de tirer sur une policière et un voisin, mais son arme s’est enrayée. Hassan, un policier, s’était alors jeté sur lui : « Je fonce, je me retrouve face à lui, il était à bout portant sur moi. Je le saisis, je pousse son bras vers le sol », a-t-il raconté à la cour d’assises. Désarmé, l’accusé avait sorti un couteau et frappé aveuglément. La lame avait pénétré de 4 cm dans le gilet pare-balles de Hassan, qui malgré ses blessures, était parvenu à le maîtriser.
« Je vous remercie de m’avoir épargné »
Devant la cour, Hassan s’est adressé directement à son agresseur : « Je respecte votre peine, mais il y avait des solutions. Ce n’est pas parce qu’on est fâchés qu’on doit tuer tout le monde. La police ne vient pas pour tuer, la police vient pour aider, assister. » Face à lui, Pascal Bertrand, dont l’altération du discernement a été retenue, reconnaît la gravité de ses actes : « Je vous remercie de m’avoir épargné. Vous aviez une arme, vous auriez pu m’abattre. C’est tout à fait vrai que vous m’avez sauvé la vie. C’est une nouvelle vie qui va renaître. »
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L’expertise psychologique a mis en avant un homme rongé par des pulsions suicidaires, oscillant entre destruction et survie. A son domicile, la police avait découvert un véritable arsenal, des médicaments et des provisions. Pascal Bertrand espérait que les policiers mettraient fin à ses jours ce soir-là. Désormais incarcéré, il suit une thérapie et un traitement, s’efforçant de reconstruire sa vie derrière les barreaux. La cour l’a également condamné à un suivi sociojudiciaire de sept ans avec injonction de soins.