France

Sécurité : Selon le Crif, les actes antisémites ont baissé de 26 % entre 2021 et 2022

Même si cette statistique va dans le bon sens, elle est à « relativiser ». Les actes antisémites ont été en 2022 au nombre de 436, contre 589 l’année précédente, selon un décompte rendu public mercredi par le Conseil représentatif des institutions juives de France, soit une baisse de 26 %.

Le Crif fait état du rapport annuel publié mercredi par le Service de protection de la communauté juive (SPCJ, organisation privée qui a pour vocation la protection de la vie juive) et réalisé « avec le ministère de l’Intérieur ». La place Beauvau ne confirme cependant pas ces statistiques. Les chiffres du ministère doivent en effet être publiés ultérieurement.

« On reste sur un plateau élevé », déplore le président du Crif

« En 2022, le ministère de l’Intérieur et le SPCJ ont recensé 436 actes antisémites » ayant fait l’objet d’une plainte ou d’un signalement à la police, écrit le Crif. « 53 % » de ces actes « portent atteinte à des personnes » et « 10 % sont des agressions physiques violentes ». En outre, « 61 % des actes antireligieux portant atteinte aux personnes sont dirigés contre des Juifs ».

« Evidemment, une baisse est une bonne nouvelle, mais c’est à relativiser », commente le président du Crif, Yonathan Arfi, notamment parce qu’il ne s’agit « que des chiffres enregistrés en commissariat », ou parce que « les actes les plus graves restent à un niveau élevé ». En outre, cela « ne reflète pas (…) la réalité de l’antisémitisme sur Internet ». « On reste sur un plateau élevé, du même ordre que ces 20 dernières années », ajoute Yonathan Arfi, pour qui l’antisémitisme continue « de prendre différents visages et notamment ceux de l’islamisme, du complotisme et de la haine d’Israël ».

De nombreuses affaires classées sans suite

Selon le Crif, le SPCF a également mené « une étude (…) sur la réponse pénale apportée aux agressions physiques antisémites commises de 2015 à 2019 ». Il en ressort que « 63 % des affaires d’agressions antisémites ont été classées sans suite » et que « dans seulement 24 % des affaires les agresseurs ont été condamnés ».

En septembre, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin s’était félicité d’un recul de « 25 % » du nombre des actes antisémites recensés en France au premier semestre 2022 par rapport aux six premiers mois de l’année précédente. En 2021, selon les chiffres de son ministère, il y avait eu au total « 1.659 actes antireligieux » en France, soit 857 actes antichrétiens, 589 actes antisémites et 213 actes antimusulmans.