Sébastien Lecornu : La CGT prévient, le gouvernement ne tiendra pas sans abrogation des retraites.

Sébastien Lecornu recevra mercredi les responsables du Parti socialiste, des Écologistes et du Parti communiste, ainsi que le Rassemblement national et Place publique de Raphaël Glucksmann. Les représentants du Parti communiste de Fabien Roussel seront reçus mercredi à 18 heures.

Le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, recevra mercredi les dirigeants du Parti socialiste, des Écologistes, du Parti communiste, ainsi que ceux du Rassemblement national et de Place publique, représenté par Raphaël Glucksmann.

Mardi, les représentants du Parti radical, du Parti radical de gauche, ainsi que des indépendants et ultramarins rattachés au petit parti Utiles ou au groupe Liot à l’Assemblée sont attendus. Enfin, Éric Ciotti et son Union des droites pour la République (UDR) seront également reçus jeudi.

La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a accusé lundi le Premier ministre de parler de rupture sans avoir « posé, à ce stade, aucun acte de rupture » à l’issue d’une réunion à Matignon. Elle a également souligné que sa présence confirmait la nécessité de se mobiliser le 18, car, selon elle, le Premier ministre évoque des ruptures dans ses discours sans véritablement agir, notamment vis-à-vis de l’Élysée. « À part les deux jours fériés, il n’a renoncé à rien dans le musée des horreurs qu’Emmanuel Macron avait prévu dans son projet de budget », a-t-elle déclaré. Elle a prévenu : « S’il n’y a pas d’abrogation de cette réforme des retraites, son gouvernement comme les précédents, tombera. » De plus, elle a déploré ne recevoir aucune garantie concernant une nouvelle réforme de l’assurance chômage.

Sandrine Rousseau, députée écologiste, a exprimé son souhait de voir Sébastien Lecornu être censuré dès son arrivée à l’Assemblée nationale, déclarant : « Je rêve d’une chose, qu’il arrive à l’Assemblée nationale le matin en tant que Premier ministre et qu’il en sorte l’après-midi en tant que rien du tout parce qu’il aura été censuré. »

Le Premier ministre passera mercredi matin un moment avec les dirigeants du Parti socialiste, avec qui il devra négocier un accord sur le budget 2026 cet automne pour éviter une censure, comme l’a indiqué Olivier Faure, Premier secrétaire du parti. Ce dernier a précisé : « On a rendez-vous mercredi matin et donc nous le verrons pour la première fois à ce moment. » Le Parti communiste, dirigé par Fabien Roussel, a également annoncé qu’il serait reçu mercredi à 18 heures.

Alors qu’une grève prévue pour jeudi s’annonce très suivie, Sébastien Lecornu rencontrera Sophie Binet de la CGT à 11 heures. Cette dernière a déclaré : « Nous voulons battre le fer pendant qu’il est chaud, envoyer l’ensemble du musée des horreurs du budget Bayrou aux oubliettes de l’histoire. » Les représentants de la CFTC, CFE CGC et de la CPME sont également attendus à Matignon.

Réuni à Bordeaux, le Rassemblement national anticipe déjà un passage bref de Sébastien Lecornu à Matignon. Marine Le Pen prépare ses troupes à de nouvelles élections « lorsque ce gouvernement déjà oublié sera censuré, probablement dans quelques semaines ou dans quelques mois ».

Le Parti socialiste, déterminant pour la survie du gouvernement, a rappelé ses lignes directrices dimanche. Philippe Brun, député PS, a souligné que si le Premier ministre veut rester en poste, il doit reconnaître la demande de changement dans le pays : « La rupture, c’est suspendre la réforme des retraites, c’est permettre l’augmentation des salaires. »

L’ancien président François Hollande, représentant la ligne la plus conciliante du PS, a appuyé l’idée d’une taxation plus importante des plus riches. Il a affirmé que la taxe sur les hauts patrimoines proposée par l’économiste Gabriel Zucman, soutenue par le PS, n’est pas la seule solution envisageable et a exhorté Sébastien Lecornu à « changer l’orientation » de son gouvernement, tout en rappelant que les socialistes devaient « savoir à un moment nouer un compromis. »

Sébatien Lecornu a déclaré qu’il existe des questions de justice fiscale qu’il faut aborder « sans idéologie », tout en mettant en garde contre les impacts sur le patrimoine professionnel, qui est essentiel à la création d’emplois.

Cinq jours après sa nomination à Matignon, Sébastien Lecornu poursuit ses consultations dans le but de former un gouvernement capable de faire passer un budget sans risquer une censure immédiate de l’Assemblée nationale. La rédaction de 20 Minutes se mobilise pour relayer cette actualité politique chargée et pleine de suspense.