« Sauvez Rillette » : « J’ai même reçu une lettre de Boston »… Elodie enfin « soulagée » de pouvoir garder son sanglier
«Bonjour, champagne » ! Voilà le message qu’a envoyé Elodie Cappé mardi soir à ses nombreux contacts. Les deux mots étaient accompagnés d’une photo de l’arrêté qu’elle venait de recevoir. Celui qui met fin à « dix-huit mois de combat » pour garder chez elle son sanglier désormais célèbre, « Rillette ».
« J’ai enfin l’autorisation. Je suis vraiment contente », savoure auprès de 20 Minutes l’éleveuse de chevaux installée dans l’Aube. « Même s’il n’y avait plus beaucoup de suspense, je me disais qu’une entourloupe allait encore être trouvée. Mais cette fois, c’est bon ! »
La laie, qu’elle avait trouvée « à côté de (ses) conteneurs poubelles le 1er avril 2023 », va pouvoir officiellement s’installer sur son exploitation. La préfecture de l’Aube a donné son accord après plusieurs refus. L’affaire s’était depuis réglée devant le tribunal administratif, mais la trentenaire (36 ans) attendait le document officiel.
« Les gendarmes me l’ont apporté et sont restés un moment pour m’expliquer mes obligations », détaille-t-elle. « Que je devais mettre Rillette dans un enclos, qu’elle devait être stérilisée… Mais tout ça, c’était déjà fait ! »
« Elle m’écoute autant que mes chiens »
La laie est installée sur un terrain « qui fait à peu près 1.000 m² avec un box, une souille (un marécage) et des grillages tout autour avec une clôture électrique ». Sans pour autant y rester à longueur de temps. Car l’animal suit Elodie Cappé à peu près partout. « Elle m’écoute autant que mes chiens. Je peux lui demander de s’asseoir, se coucher… Elle me suit partout ! », avait détaillé la native de Haute-Marne en évoquant son « lien » avec elle.
« Maintenant, je vais me rapprocher de la Chambre d’agriculture pour qu’elle soit baguée. Puis je ferai une demande de boucle d’oreille », prévoit l’éleveuse de Chaource, installée en « pleine forêt ». « Je ferai tout bien, même la prise de sang annuelle obligatoire », promet-elle encore, évidemment « soulagée » de la fin de ce feuilleton. « Mes muscles se relâchent… Je n’étais pas particulièrement tendue mais mon corps devait l’être. On fêtera ça ce week-end avec des amis. »
« Je suis même passée sur la BBC »
Au champagne ? Peut-être. Surtout qu’un de ses nombreux soutiens l’y encourage. « Il faut se rendre compte : j’ai reçu une lettre d’un monsieur de Boston, aux Etats-Unis. Dedans, il m’avait glissé un billet de vingt dollars pour aller acheter une bouteille ! », sourit Elodie Coppé en promettant de lui répondre et de lui glisser « un tee-shirt souvenir ». Celui qui avait été imprimé à l’occasion de la marche de soutien du 11 janvier à Chaource.
Plus de 500 personnes y avaient pris part, signe d’un fort élan populaire autour de sa cause. D’abord sur les réseaux avec le hashtag #sauvezrillette, puis donc en vrai. « Je suis même passée sur la BBC (la chaîne de télévision britannique), des amis au Brésil m’ont vue », rigole encore l’éleveuse après cette aventure un peu folle. « Quel sketch quand même ! »