Sarah El Haïry sera-t-elle la prochaine haute-commissaire à l’enfance ?
C’est parmi toutes les rumeurs, celle qui revient de manière persistante. Sarah El Haïry, ex-ministre déléguée chargée de l’Enfance, de la Jeunesse et des Familles du gouvernement Attal, pourrait bien être repêchée après la nomination du gouvernement Bayrou et prendre le Haut-commissariat à l’enfance. L’annonce de la création de ce poste a été faite par Emmanuel Macron le 28 décembre, après les critiques des associations de protection de l’enfance sur l’absence d’un ministère dédié. Le poste est surtout administratif, mais le ou la future haute-commissaire pourra participer au Conseil des ministres quand des sujets la concernant seront abordés.
Le nom de Sarah El Haïry était cité la semaine dernière dans Le Canard enchaîné, mais aussi vendredi dernier dans la newsletter de Politico et par plusieurs des sources interrogées par 20 Minutes. Il s’agit d’une proche de François Bayrou, par ailleurs vice-présidente du Modem, le parti créé par le Premier ministre. Elle a l’avantage d’avoir un CV déjà bien fourni pour son âge puisqu’elle a déjà été secrétaire d’État à la Jeunesse, puis à la Biodiversité, avant de devenir ministre déléguée à l’Enfance, la Jeunesse et aux Familles. Elle a par ailleurs travaillé directement avec Catherine Vautrin, la ministre actuelle du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles de France qui porte les sujets de l’enfance au gouvernement.
Un outil de communication politique ?
D’autres noms circulent encore, parmi lesquels celui de la députée Modem Perrine Goulet ou de l’ancien secrétaire d’Etat chargé de la protection de l’enfance Adrien Taquet. « Je pense que Martine Brousse [présidente de La voix de l’enfant] serait très bien. Elle a fait les campagnes 2017 et 2022 de Macron. Elle est respectée dans le milieu », conseille pour sa part Laurence Rossignol, sénatrice et ancienne ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes.
Quel périmètre aura ce haut-commissariat ? C’est trop tôt pour le dire, nous fait savoir le cabinet de la ministre Catherine Vautrin, qui d’ores et déjà affiche son souhait que ce poste « soit tout autant dans la stratégie que dans la mise en œuvre » et défend l’idée que ce poste permettra plus de stabilité.
Du côté des associations et personnalités engagées sur ce sujet, certains et certaines s’en réjouissent, comme Martine Brousse, qui rappelle sur France Info qu’il y a eu quatre ministres de la Famille et de l’Enfance en un an. D’autres balaient l’idée que l’instabilité provienne de la censure des gouvernements : « Il n’y a pas eu de suivi sur la politique des 1.000 premiers jours. Ce n’est pas à cause de la censure, ce sont les changements de ministres avec des dénominations qui ne sont pas les mêmes. Il n’y a aucune continuité des services de l’Etat depuis 2022 », critique la députée socialiste Isabelle Santiago, contactée par 20 Minutes.
Car le problème n’est pas la création d’une énième institution, mais bien la volonté politique et les moyens associés, selon la députée : « Il ne faut pas de la com’, il faut des actes qui se traduisent par des budgets. Si on veut pouvoir travailler la question de l’enfance en danger, on a besoin d’un plan pluriannuel avec une vraie vision et du poids politique. » « Ça va être encore un étalement des moyens, un nouvel empilement administratif », craint aussi Arthur Melon, délégué général du Conseil français des associations pour les droits de l’enfant (COFRADE), sur Europe 1. Des craintes que le ou la nouvelle Haute-commissaire devra désamorcer.