France

Salon de l’Agriculture 2025 : « Ne pas toucher les animaux »… Une brigade pour empêcher les visiteurs d’être des mufles

Au Salon de l’Agriculture,

Résister ou non à la tentation ? Pour le visiteur parisien, dont le quotidien animalier se résume à des pigeons et des corgis, la faune exposée au Salon de l’Agriculture a un côté absolument envoûtant. Conséquence : bravant tous les interdits et les codes de bonne conduite – pourtant marqués noir sur blanc à peu près partout –, une main un peu volage traverse régulièrement la barrière pour caresser une fourrure ou un pelage.

Heureusement, la brigade de la SIA’ttitude veille, et lorsqu’un énième marmot touche une brebis, Yayecaro, étudiante de 21 ans, intervient pour lui rappeler gentiment que ce geste, synonyme d’excès de stress pour les animaux, est interdit.

Huit agents de brigade en mission chaque jour

Voilà désormais trois éditions que la brigade patrouille au Salon international de l’agriculture (le SIA, d’où SIA’ttitude), dont les membres sont immanquables avec leurs gilets jaunes. Ici, pas de ronds points ni de dégradation de l’Arc de triomphe, juste la mission de rappeler la « charte de la bonne conduite ». Une décision prise après les débordements des salons 2022, marquant la reprise post-Covid, et 2023. Ce dernier avait connu 82 comas éthyliques.

Mais qui se cache derrière ces agents fermiers ? Des étudiants en mission d’intérim, engagés par Studentpop. Comptez en 8 en patrouille chaque jour de semaine, et 10 le week-end, accompagnés les samedi-dimanche de « 20 désoiffeurs » à la mission très spécifique : faire boire de l’eau aux (nombreux) visiteurs un peu trop alcoolisés.

15 tonnes de nourriture récoltées pour les banques alimentaires

Pour la SIA’ttitude, en semaine ou en week-end, les missions se déclinent en une Sainte trinité de la bonne ambiance.

  • Veiller sur le bien vivre ensemble, par exemple en proposant des fauteuils roulants gratuits, mais aussi en s’assurant de la bonne ambiance entre les gens, de rappeler qu’on peut boire de l’eau, même sans désoiffeurs (huit fontaines gratuites ont été installées dans le Salon).
  • L’écologie, avec un tri du déchet (707 tonnes triées en 2024) mais aussi une récolte alimentaire avec huit « points d’apport volontaires ». Les exposants peuvent ainsi vider les invendus, ce qui a permis de récupérer 15 tonnes en 2024 pour les banques alimentaires.
  • Les règles sur les animaux. Ne pas les toucher donc, mais également ne pas les nourrir, ne pas parler trop fort devant eux, ne pas les exciter…

L’alcool, le défi ultime

Rien qui ne semble insurmontable, même si les « fraudes » à la charte de bonne conduite sont nombreuses. Heureusement, ni Yayecaro ni Alain, son binôme de 23 ans, ne manquent d’énergie et de positivité. Les deux repartent sans cesse à l’assaut, abordant de nouveaux visiteurs pour leur rappeler les règles de bases.

Autre bonne nouvelle, « les visiteurs sont plutôt gentils et à l’écoute. Ils sont venus pour passer un bon moment », poursuit Yayecaro. Jamais épuisée de sans cesse aller à la rencontre d’inconnus ? « On nous recrute parce qu’on est avenants. Moi j’apprécie de parler à des gens que je ne connais pas », jure-t-elle. Même enthousiasme du côté d’Alain, très heureux de faire le Salon.

Mission complexe au moment d'aborder la non-consommation excessive d'alcool.
Mission complexe au moment d’aborder la non-consommation excessive d’alcool. - JLD/20 Minutes

Si les gens sont plutôt à l’écoute devant les animaux, la mission se corse un poil dans le hall 3, Produits et saveurs de France. Car si le public est plutôt d’accord sur le « s’entendre avec tout le monde » et « passer un moment convivial », la partie « boire avec modération » suscite un peu moins d’attention. Heureusement, le désaccord se règle via quelques blagues un peu lourdes – « modération ? je ne connais pas », « ce sont les autres qui ne tiennent pas l’alcool, pas moi ». Aussi vaillante soit-elle, la brigade de la SIA’ttitude ne peut pas faire de miracle. Mais tout de même : en 2024, aucun coma éthylique n’a été recensé. Un « exploit » qu’Alain et Yayecaro sont bien décidés à reproduire.