Saint-Valentin : Des bouquets de fleurs contaminés par les pesticides, selon UFC Que Choisir
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Si vous offrez des fleurs aujourd’hui, attention à leur contenu. Des analyses en laboratoire sur des bouquets de fleurs, menées par UFC Que Choisir, révèlent « une contamination massive des fleurs coupées par des pesticides, dont certains interdits en Europe », indique le magazine de protection des consommateurs vendredi, jour de la Saint-Valentin, propice aux achats de bouquets.
Évoquant la « mise en péril » de ceux qui manipulent ces fleurs – les acheteurs mais surtout les professionnels, UFC Que Choisir dit « exiger des mesures immédiates pour protéger la santé publique et l’environnement », dans un communiqué.
« Des cancérogènes avérés »
Le magazine a testé en laboratoire 15 bouquets de fleurs (roses, gerberas et chrysanthèmes, achetés début janvier en boutique, en grande distribution et en ligne). « 100 % des fleurs sont contaminées », avec « jusqu’à 46 résidus de pesticides différents sur un même bouquet », écrit-il.
Ces substances « incluent des cancérogènes avérés et des perturbateurs endocriniens qui menacent directement la santé de ceux qui les manipulent quotidiennement », ajoute-t-il. « À ce jour, aucune réglementation ne limite la présence de résidus de pesticides dans les fleurs coupées, dont 80 % sont importées de pays autorisant encore l’usage de substances hautement toxiques ». L’impact de ces produits sur les consommateurs reste inconnu, ajoute UFC Que Choisir, mais une évaluation est en cours.
Des traitements non autorisés en Europe ?
L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) s’est vue confier, début décembre, une mission pour évaluer les risques de l’exposition aux pesticides et résidus de pesticides des travailleurs de la filière horticole des végétaux d’ornement (fleurs coupées et en pots) et de leurs enfants, avait indiqué l’agence en janvier. Une annonce effectuée après le décès d’une fillette d’une leucémie liée à l’exposition de sa mère, fleuriste, pendant sa grossesse.
Actuellement, quelque 85 % des fleurs coupées vendues en France sont importées (le plus souvent via les Pays-Bas), dont « une partie non négligeable cultivée hors d’Europe » avec potentiellement « des traitements par des pesticides qui ne sont pas autorisés dans l’Union européenne », avait alors expliqué Henri Bastos, directeur scientifique santé et travail à l’Anses.
UFC Que Choisir réclame « une réglementation stricte sur les doses maximales de résidus de pesticides dans les fleurs coupées », « l’interdiction d’importer des fleurs traitées avec des pesticides interdits en Europe, avec un renforcement des contrôles » par les autorités sanitaires et les douanes, « une obligation d’étiquetage » sur les origines des fleurs et les traitements, et l’élargissement des recherches de l’Anses aux risques encourus par les consommateurs.