Robot, véhicule électrique, IA… On vous raconte le futur trajet de votre colis Amazon jusque chez vous
De notre envoyé spécial à Dortmund,
Imaginez commander un produit le matin et le recevoir le soir même, livré par un véhicule électrique silencieux, après avoir été préparé par des robots dans un entrepôt automatisé. Ce scénario, autrefois digne de la science-fiction, devient réalité grâce aux investissements d’Amazon dans la robotique et la technologie. Mercredi, depuis son site de Dortmund, en Allemagne, l’entreprise dévoilait son concept « d’agence de livraison du futur », avec une chaîne logistique modernisée.
Dans le langage Amazon, les agences de livraison arrivent en fin de parcours. Une fois les marchandises envoyées par les vendeurs à Amazon, celles-ci ont été réparties par zone géographique dans des agences de tri, et les agences de livraison préparent ensuite les véhicules de livraison. Cela commence par la mise sur un tapis roulant, désormais facilitée par une machine appelée « Tipper », qui ressemble à l’arrière d’un camion benne et renverse les colis sans intervention humaine.
2.000 robots « tortues » dans l’entrepôt de Brétigny
Les paquets sont ensuite séparés par un système de chute et de palier – « Echelon » –, avant de partir sur de longs convoyeurs. Des caméras vont lire les étiquettes pour les répartir sur d’autres tapis roulants selon les commandes à préparer. En bout de parcours, ce sont des employés qui vont prendre les paquets pour remplir les énormes sacs de livraison, eux aussi amené jusqu’à la station de travail par un tapis roulant et un algorithme décidant de l’ordre optimal de toutes les opérations.
Ici présentées à Dortmund, ces différentes innovations vont venir compléter ce qu’Amazon fait déjà en matière robotique dans plusieurs de ses centres. « Idéalement, ces innovations vont être déployées partout dans le monde », affirme Chris Harris, directeur de l’ingénierie logistique chez Amazon. En France, par exemple, c’est le centre de distribution de Brétigny-sur-Orge qui incarne cette révolution, avec ses 2.000 robots « tortues » capables de soulever des étagères entières. Mercredi, l’entreprise a annoncé que son investissement en robotique entre 2021 et fin 2025 se chiffrerait autour des 700 millions d’euros.
Une fois les paquets triés, stockés puis répartis dans les sacs de livraison à l’aide de robot, l’humain reprend le pas sur la livraison. Mais, là encore, Amazon explore de nouvelles solutions technologiques. L’entreprise a commandé 200 nouveaux véhicules camions électriques pour le transport entre ses sites de livraison. Courant 2025, ils seront déployés sur des routes bien précises en Allemagne et au Royaume-Uni dans le courant de l’année, là où les circuits permettent d’optimiser les temps de recharge, en le synchronisant par exemple avec les pauses obligatoires des conducteurs, et de composer avec leur autonomie tout de même limitée à 500 km. L’entreprise met à disposition des entreprises de livraison avec lequel elle travaille des véhicules électriques ou même des vélos-cargos dans certains pôles de « micromobilités » à Paris, Londres, Milan et bientôt Madrid ou Rome.
A quand la livraison par drone ?
Enfin, dans les grandes villes, l’entreprise d’e-commerce continue à étendre son système de livraison le jour même. « Nous utilisons l’intelligence artificielle pour prédire ce que les gens vont vouloir commander et nous assurer d’avoir suffisamment de stocks disponibles pour permettre une livraison rapide », détaille Rocco Bräuniger, vice-président d’Amazon pour l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse.
En France, la marque ajoute Metz, où se situe son site français de distribution robotisé, aux 130 villes bénéficiant du dispositif. Il ne manque plus que la livraison par drone pour basculer totalement dans le futur. Selon le Siècle digital, Amazon a d’ailleurs repris les tests sur ce projet fin 2024 aux Etats-Unis. Alors, bientôt livré à votre fenêtre ?
