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Robert De Niro règle ses comptes avec la nouvelle Amérique dans la série « Zero Day » sur Netflix

Il a toutes les qualités, l’ex-Président des Etats-Unis. Déterminé, humble, acharné, juste, impartial, c’est l’exemple même de l’homme d’État que l’on rêverait d’avoir à la tête de la nation. Il s’agit de George Mullen, le personnage qu’incarne Robert De Niro dans Zero Day, sur Netflix le 20 février. Cette mini-série haletante, dont 20 Minutes a dévoré les six épisodes, propose avec son scénario catastrophe la vision d’une Amérique au bord du chaos. Et peut-être pas si éloignée que cela de la réalité.

Une faille inédite, encore inconnue

Sa fille le lui dira sans prendre de gant dans l’un des épisodes de Zero Day : « Le monde que tu crois comprendre n’existe même plus ». Si l’ex-Président des Etats-Unis George Mullen a choisi de ne pas briguer de second mandat, c’est peut-être aussi pour prendre un peu de hauteur face à son époque. À peine apparu sur nos écrans que Mullen (incarné par Robert De Niro, somptueux du haut de ses 81 ans !) fait figure de grand sage.

Angela Bassett, la présidente Mitchell de la série «Zero Day» sur Netflix.
Angela Bassett, la présidente Mitchell de la série «Zero Day» sur Netflix. - © 2023 Netflix, Inc.

Sagesse requise par l’actuelle présidente des USA pour lui venir en aide lorsque se produit dans le pays un Zero Day. En anglais, dans le Wikipédia, « Zero Day » signifie : « une faille/vulnérabilité informatique inédite, encore inconnue ». Et ici, elle est de taille : durant une minute, le pays tout entier voit son réseau électrique coupé, ses trains dérailler, ses portables désactivés, « comme si une armée ennemie avait ravagé le pays tout entier avant de se volatiliser » (sic !). Bilan : 3.400 morts.

Plus fort qu’après le 11 septembre

À la demande de la présidente Evelyn Mitchell (campée par Angela Basset, oscarisée en 2023), Mullen reprend donc du service pour piloter une commission chargée d’enquêter sur ce Zero Day. Et d’enquêter vite : tout porte à croire qu’après leur premier essai, les cybercriminels (car c’est de cela dont on parle) dont la puissance de feu s’est déjà illustrée une fois, vont remettre le couvert… Pour arriver à ses fins, Mullen disposera de moyens supérieurs à ceux déployés après le 11 septembre… quitte à entraver les libertés publiques !

Robert De Niro à la tête d'une commission qui dispose de moyens plus important qu'après le 11 septembre pour démasquer ls coupables d'une attaque cybercriminelle.
Robert De Niro à la tête d’une commission qui dispose de moyens plus important qu’après le 11 septembre pour démasquer ls coupables d’une attaque cybercriminelle. - © 2024 Netflix, Inc.

Mais Mullen est-il vraiment à la hauteur de la tâche ? Pourquoi sa fille également engagée en politique, a tenté de le dissuader d’accepter cette mission ? Et que craindre des récentes pertes de mémoires et autres hallucinations dont a été victime l’ex-Président des Etats-Unis ?

De Niro et ses démons intérieurs

Zero Day, que réalise Leslie Linka Glatter (une « patronne » dans le monde des séries, à laquelle on doit des épisodes de Homeland, The Morning Show, The Walking Dead…), est une mini-série hyper-efficace. Et pour plusieurs raisons. De Niro, d’abord. Forcément De Niro !

Pour sa première série Netflix (après le film de gangsters The Irishman signé par Martin Scorsese en 2019), l’acteur ne s’est pas trompé en acceptant un rôle que l’on croirait écrit spécifiquement pour lui par les showrunners (Eric Newman, Noah Oppenheim, Michael S. Schmidt).

George Mullen (Robert De Niro) a carte blanche pour élucider la plus grande attaque cybercriminelle aux États-Unis.
George Mullen (Robert De Niro) a carte blanche pour élucider la plus grande attaque cybercriminelle aux États-Unis. - © 2024 Netflix, Inc.

Charismatique en diable, grave, courageux, préoccupé, les traits tirés, acharné et avec une détermination féroce, De Niro incarne aussi un personnage qui soufre de ses démons intérieurs. Un taiseux, également, souvent filmé en gros plan, comme pour projeter le spectateur dans les méandres de ses réflexions, ses secrets, et ses conflits intérieurs.

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Entre réalité et fiction…

Zero Day sait aussi nous cueillir par son suspens implacable. Son attaque parfaitement coordonnée durant le premier épisode. Son arme secrète -dont on ne dira pas plus pour ne rien spoiler-. Son influenceur façon Baba pas cool qui fait feu de tout bois sur les écrans en vomissant sa haine et manipulant les foules. Ses politiciens parfois véreux, dont un président du Congrès calculateur incarné par Matthew Modine («Papa » dans la série Stranger Things)… Chaque épisode dresse aussi le portrait d’une Amérique dont l’actualité, la vraie, semble chaque jour un peu plus dessiner les contours. Quand la fiction rejoint la réalité…

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C’est une Amérique contre laquelle le personnage de De Niro veut se battre. Il n’hésite pas, par exemple, à haranguer une foule de manifestants exaltés et manipulés au début de la série : « Vous avez peur ! Et vous pensez qu’en vous excitant sur des conneries complotistes, vous n’aurez plus peur ? Non ! Vous ne vous comportez ni en Américains, ni en patriotes ». Une allusion à peine masquée à l’Amérique de Donald Trump, pour lequel l’acteur a atteint un niveau de détestation que peu d’artistes ont osé exprimer durant la campagne électorale. En vain.