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Réseaux sociaux : La « masdakisation » s’impose largement sur TikTok

« Il ne sait pas que je suis abonné à Masdak, guette ça ». Une simple phrase devenue un véritable gimmick sur les réseaux sociaux. Depuis quelques mois, l’influenceur Masdak cartonne et se plaçait même en haut des tendances cet été. Il se pourrait bien que le créateur de contenus ait désormais trouvé les recettes du succès : une matière simple, informative et surtout qui parle au plus grand nombre. « Un format court qui va à l’essentiel », résume Masdak.

Dans ses vidéos, l’homme suivi par 2.4 millions de personnes sur TikTok incarne à la fois le client et la marque. Le but de chaque contenu ? Résoudre un litige que peut rencontrer un consommateur au quotidien, au kebab comme à l’aéroport. En une minute, l’internaute doit trouver une réponse sans avoir à feuilleter les nombreuses pages du code de la consommation.

« Je masdakise »

Mais il faut remonter à l’année 2020 pour comprendre la genèse de ses vidéos à grand succès. Diplômé d’un master en banque et marché financier agrémenté d’une deuxième année en droit bancaire, Masdak se lance assez vite dans la production de contenus sur les réseaux sociaux. Niveau timing, nous sommes en plein confinement et Masdak commence à construire ses formats grâce aux contenus dont il s’inspire sur le TikTok américain.

Davantage axées finance, ses vidéos finiront par concerner tous les litiges commerciaux, comme les mauvaises factures chez un garagiste ou la fin des tickets de caisse dans les supermarchés. « A partir d’un sujet, d’une situation ou de différents messages que je reçois ou de différents litiges, je l’étudie et derrière « je masdakise » pour faire profiter ma communauté », nous raconte-t-il.

Une marque de fabrique

Nous sommes désormais en 2021 et Masdak veut en faire plus. Il introduit alors cette idée du dialogue entre deux personnes : celui concerné par le litige et le mis en cause (la plupart du temps les marques ou les entreprises). Très vite, le vidéaste instaure même son propre lexique, faisant penser à celui des schtroumpfs de l’époque. Ce champ lexical lui permet d’ailleurs d’être reconnaissable aujourd’hui. Chaque vidéo est construite de la même façon : une entreprise ne respecte pas le droit de la consommation face à un client et ce dernier lui répond : « Il ne sait pas que je suis abonné à Masdak, guette ça ».

Mais le lexique ne s’arrête pas seulement à ses vidéos. Quand on discute avec lui, le vidéaste nous parle des marques qui sont « masdakisées », qu’il « masdakise » ou encore de la « masdakisation ». Sur son Instagram, même constat. « Tout vient à point à qui sait masdakiser », ironise une publication. Mais n’y voyez ici aucun égo surdimensionné, malgré la popularité, Masdak garde les pieds sur terre et sait en rigoler. « J’en suis assez fière et sur les réseaux sociaux, j’en joue beaucoup », nous avoue-t-il.

Des infos simplifiées

Ellipse temporelle et nous sommes désormais en 2022. Après deux années à jauger quels contenus marcheraient le mieux, c’est finalement l’année de la consécration pour Masdak. « Je pense que ça marche car beaucoup de personnes ne savent pas où trouver les informations pour résoudre un litige. On croit que le droit c’est compliqué, mais on a tous les codes à notre portée », souligne Masdak.

Masdak va même signer des partenariats avec des marques dont il vérifie toujours « le contenu conforme et sérieux ». Il nous avoue par exemple avoir refusé de nombreux contrats avec des brokers qui lui proposaient des sommes alléchantes pour promouvoir des activités de trading par exemple.

« Ni avocat, ni juriste, ni rien »

Désormais, le vidéaste arrive à vivre grâce à ses contenus, mais il prévient : « Je ne suis ni avocat, ni juriste, ni rien. Mon contenu n’est pas là pour se substituer aux différents organismes spéciaux qui traitent des différents cas juridiques. Moi je suis là pour proposer un contenu informatif qui va à l’essentiel et qui donne une solution profitant à tous ».

D’ailleurs en utilisant la « Masdakisation », les internautes obtiennent-ils vraiment gain de cause ? Il se pourrait bien que oui. Un internaute nous raconte par exemple qu’il avait réussi à se servir des conseils de Masdak pour son père. Après un voyage à l’étranger, ce dernier reçoit une facture salée due à un hors forfait peu réglementaire. Son fils tente le tout pour le tout et grâce aux conseils de Masdak, obtient gain de cause et sa facture est finalement remboursée.

Des vidéos mieux monétisées sur YouTube

Masdak espère désormais que l’année 2023 sera celle de la confirmation. « Je vais poursuivre ce que je sais faire le mieux : la création de contenu ». Pas de changements radicaux à venir donc, le format vertical est ce qui marche le mieux sur les plateformes, selon lui.

En plus, dès le 1er février, les créateurs de contenus sur YouTube vont pouvoir monétiser le format des vidéos « shorts » [courtes en français]. L’idée pour la plateforme est surtout de rattraper TikTok dans leur match très serré. Tout bénef pour l’influenceur qui semble déjà avoir « masdakisé » l’année à venir.