France

Réseaux sociaux : « Avant 15 ans, c’est non », insiste la ministre déléguée en charge du numérique

Clara Chappaz ne compte pas relâcher la pression sur les réseaux sociaux. La France se donne en effet « trois mois » pour « mobiliser ses partenaires européens » sur un « accord européen » contraignant ces plateformes à vérifier l’âge des adolescents les utilisant, faute de quoi le gouvernement prendra des sanctions, déclare la ministre déléguée chargée du Numérique dans La Tribune dimanche.

« Les réseaux sociaux, avant 15 ans, c’est non », insiste-t-elle. En juin 2024, Emmanuel Macron s’était prononcé pour l’interdiction du téléphone avant 11 ans et des réseaux sociaux avant 15 ans, après avoir reçu, deux mois auparavant, les travaux d’experts sur l’impact de l’exposition des jeunes aux écrans.

« Renforcer » le Digital Services Act

« À l’échelle européenne, nous avons […] un cadre d’action de référence : le règlement sur les services numériques (Digital Services Act) », poursuit Clara Chappaz. « Mais il faut aller plus loin pour renforcer sa portée, afin qu’il contraigne les réseaux sociaux à ne pas accepter la création de comptes sans vérification d’âge », ajoute-t-elle.

« Mon travail est aujourd’hui de rallier une coalition, avec l’Espagne, la Grèce et maintenant l’Irlande, pour convaincre la Commission européenne ». Et elle avertit : « si nous n’arrivons pas à aboutir d’ici à la rentrée, la France prendra ses responsabilités. À défaut d’accord européen, c’est en France qu’il faudra agir ».

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A la question de savoir si le gouvernement pourrait aller jusqu’à prendre des sanctions, elle répond : « Oui, pour preuve, regardez ce que nous avons fait sur les sites pornographiques ». « Depuis le début du mois de mars, l’Arcom (le gendarme français du numérique) a commencé à bloquer les sites qui ne respectent pas la législation française. Ils doivent vérifier que les internautes ont plus de 18 ans », indique-t-elle. Si les plateformes « ne mettent pas en place de solutions de vérification d’âge solides, elles sont sanctionnées. Demain, je veux qu’il en soit de même pour les utilisateurs des réseaux sociaux de moins de 15 ans », prévient Clara Chappaz.