Repérer les comportements violents sur les applis de rencontre.
Ce 25 novembre, l’application de rencontre Happn s’associe à l’association THE SORORITY pour dévoiler une campagne de sensibilisation aux violences relationnelles. Selon une étude Happn, près d’un célibataire sur deux (45 %) a conscience que des signes de violence peuvent apparaître dès le début d’une relation, tandis que 29 % ne sauraient pas les reconnaître.
Ce 25 novembre, journée internationale de l’élimination des violences à l’égard des femmes, l’application de rencontres Happn s’associe à l’association THE SORORITY pour lancer une campagne de sensibilisation aux violences relationnelles. Cette initiative repose sur une enquête qui met en lumière une réalité souvent négligée : les signes de violence peuvent se manifester dès le début d’une relation, parfois même lors des premières discussions, et les applications de rencontre ne sont pas exemptes de ce phénomène.
Avec le partenariat « SafeCrush », initié au sein d’Happn, les deux organisations visent à aider les célibataires à identifier les signaux d’alerte : ces comportements apparemment inoffensifs qui peuvent aboutir à des relations dangereuses. L’objectif est également de rappeler qu’en matière de protection, nul ne doit être isolé.
### Ce que disent les chiffres : entre méconnaissance et zone grise
D’après une étude menée par Happn, les résultats sont clairs : près de la moitié des célibataires (45 %) sont conscients que des signes de violence peuvent apparaître dès le début d’une relation. Pourtant, 29 % d’entre eux ne sauraient pas les identifier. Ce paradoxe révèle une confusion générale. Pour 45 % des célibataires, reconnaître les premiers signes est difficile car cela débute souvent de manière subtile, tandis que 26 % trouvent que la frontière entre séduction et toxicité reste floue.
Dans cette zone grise, aborder les comportements ou les signes évocateurs de violence lors d’une nouvelle rencontre demeure complexe. Pour 28 % des célibataires, ce sujet reste encore trop tabou, et plus d’un sur deux (52 %) évite d’en parler à son entourage de peur d’être influencé ou de mettre fin à la relation. Ce silence est encore plus prononcé chez la génération Z : seules 4 % des femmes âgés de 18 à 25 ans estiment qu’il est facile de discuter de ces sujets avec leur entourage, contre 30 % des femmes de plus de 36 ans. Claire Rénier, directrice communication chez Happn, souligne qu’il existe « un vrai décalage entre les conversations sociétales qui s’ouvrent et la réalité vécue par les utilisateurs ». Les applications vivent un afflux de millions de rencontres, tout en prenant en compte les personnes vulnérables, et « ne doivent plus être aveugles ni sourdes sur ces sujets ».
Priscillia Routier Trillard, fondatrice de THE SORORITY, apporte une donnée clé : « Dans 80 % des cas, la personne qui commet les violences est quelqu’un que l’on connaît. Dans une relation intime, il est encore plus difficile d’en parler, car tout le monde semble minimiser ce qui se passe ». Il est donc essentiel de déceler les comportements dès le départ (intrusion, isolement, menaces, jalousie), qui s’accumulent et dessinent une dynamique d’emprise et de violence.
### Un partenariat inédit pour la prévention
Bien que cette association puisse surprendre, elle prend tout son sens. L’enquête montre que 59 % des célibataires souhaiteraient que les applications de rencontre sensibilisent mieux à ces thématiques. Happn a entrepris cette démarche depuis plusieurs années : formations de son équipe, campagnes sur le consentement et les droits des femmes, cours de rattrapage en vie affective et sexuelle, etc. Travailler avec THE SORORITY a été une évidence.
Pour cette campagne, les utilisateurs d’Happn voient apparaître, depuis une semaine, des messages de sensibilisation intégrés dans leur fil d’actualité, avec des slogans percutants sur le respect, le consentement et les comportements toxiques. « Il y a également un profil sponsorisé. Lorsque les gens interagissent avec, ils reçoivent un message explicatif sur ce sujet. Et s’ils souhaitent en savoir plus, ils peuvent consulter un site Web entièrement consacré à ce thème », explique Claire Rénier.
Priscillia Routier-Trillard souhaite « décloisonner totalement le sujet. Arrêter de faire peser sur la victime la responsabilité d’identifier, de comprendre, de réagir. C’est à la société entière de se mobiliser ». Avec cette première campagne, qui constitue le prélude d’un partenariat à long terme, THE SORORITY apporte son expertise en matière d’identification, de prévention et de réaction face aux violences. Cette application regroupe une communauté de 304 000 personnes prêtes à intervenir en cas de violences, d’isolement ou de harcèlement.
### Déjouer les violences dès le début : un enjeu collectif
Il est important de rappeler qu’une relation violente ne débute pas uniquement au moment où l’on emménage ensemble ou lors du mariage, souligne Priscillia Routier-Trillard : « Les comportements d’emprise émergent souvent dès les premières discussions, dès les premiers rendez-vous. ». Ces comportements peuvent se manifester dès le début, et touchent également les plus jeunes. Bien que Happn rappelle qu’une application ne peut pas garantir la protection totale de ses utilisateurs, elle peut néanmoins prendre toutes les précautions nécessaires pour prévenir, rendre visibles et lutter contre les violences lorsqu’elles surviennent.
En termes de sécurité, la plateforme a déjà instauré plusieurs dispositifs : la certification vidéo pour vérifier l’identité des utilisateurs ; un signalement renforcé, même sans match ; un service client formé aux violences sexistes et sexuelles ; et une coopération directe avec la police en cas de besoin. « Notre rôle, c’est d’ouvrir le dialogue, de rappeler ce qu’est une relation saine, et de ne jamais considérer que le travail est terminé », souligne Claire Rénier.
En s’associant pour cette campagne de prévention, les deux organisations mettent en évidence que les violences envers les femmes se manifestent à toutes les étapes de leur vie. Cela inclut la manière dont on rencontre, dont on communique et dont on noue des liens. Et surtout, cela concerne tout le monde.

