Réouverture de Notre-Dame : « Scotchés par la lumière », à la messe inaugurale, les Parisiens redécouvrent la cathédrale
Ce samedi, on arrachait le papier cadeau, aujourd’hui on ouvre la boîte… Si les paillettes étaient de sortie la veille, c’est bien ce dimanche matin que rouvrait Notre-Dame de Paris avec la messe inaugurale de la cathédrale. Comme la veille, des caméras, quelques invités prestigieux (Emmanuel Macron, Anne Hidalgo, Valérie Pécresse, Michel Barnier, Bruno Retailleau…), 150 évêques et prêtres, mais les Donald Trump et Elon Musk étaient remplacés par les paroissiens de Paris.
Dans un défilé digne de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris 2024, ils ont fait entrer dans la cathédrale les bannières des 106 paroisses de la capitale. Heureux de (re) découvrir leur cathédrale, siège de l’archidiocèse de Paris et véritable représentation de l’Eglise à Paris.
La nouvelle cathédrale déboussole
« C’est un choc de la découvrir ainsi », explique Hervé qui ne sait pas encore quoi penser de sa « nouvelle cathédrale ». Très attaché à l’édifice avant l’incendie du 15 avril 2019. Il peine parfois à la reconnaître. « C’est bien elle, pas de doute, mais elle est tellement changée, commente-t-il avec un début de larmes dans les yeux, mais ça va aller… »
Comme lui, ils sont plusieurs à sembler un peu déboussolés après avoir découvert le nouvel intérieur de la cathédrale. « C’est beau, il n’y a pas à dire, c’est magnifique même. Mais c’est perturbant, j’ai visité et je me suis recueilli pendant quarante-deux ans dans une église sombre, même noire. La retrouver entièrement blanche et dorée, ça me donne un petit vertige », sourit Mathilde en fixant les colonnes et le nouveau plafond du transept.
« Un véritable émerveillement »
Faisant fi de l’esthétique, « après tout, on ne va pas se plaindre d’avoir un si beau lieu, c’est même une chance incroyable », elle avoue tout de même avoir apprécié la sobriété et l’obscurité des murs noircis par des siècles de poussières, pollution, cierges et autres encens qu’offrait « l’ancienne » cathédrale, plus favorables au recueillement selon elle. « Il va peut-être falloir que je mette un masque de sommeil pour prier », blague-t-elle comme pour montrer que finalement cela allait « le faire ».
« C’est très lumineux, un véritable émerveillement. Je trouve que toute la cathédrale est très bien éclairée, c’est vivant, très accueillant, on finira tous par s’y habituer », se réjouit Serge venu représenter la paroisse de Notre-Dame des Victoires (2e arrondissement).
« La beauté des tableaux et sculptures mise en avant comme jamais »
Selon Serge, il faut s’appuyer sur la consécration de l’Autel pour passer à la nouvelle cathédrale. Cette cérémonie, qui consiste à effectuer une onction d’huile sacrée et y faire brûler de l’encens pour transformer l’autel en objet sacré apte à célébrer des messes est le symbole du renouveau de la cathédrale.
Barbara, qui porte la bannière de la paroisse de Saint-Joseph-des-Epinettes (18e arrondissement) est émue d’avoir assisté à la première messe donnée ce dimanche. Elle a été « scotchée par la lumière » : « Je réalise qu’elle était un peu sombre avant. Regardez aujourd’hui les lumières. La beauté des tableaux et des sculptures est mise en avant comme jamais. C’est fantastique ! »