France

Rennes : Une partie du centre-ville bouclée pour un procès sous très haute surveillance

C’est un dispositif inhabituel qui a été déployé à la demande de l’administration judiciaire. A compter de ce mardi 14 janvier, le centre-ville de Rennes sera en partie bouclé pour la tenue d’un procès sous haute surveillance. Pendant dix jours, la salle de la cour d’assises sera occupée à juger sept hommes soupçonnés de tentative de meurtre, complicité de tentative de meurtre ou d’association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime.

Un dossier qui aurait pu être traité à Nantes, où les faits s’étaient déroulés, mais qui sera jugé dans la capitale bretonne, l’instruction ayant été menée par la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Rennes. Ce procès « nécessite des mesures de sécurité renforcée » selon l’administration pénitentiaire. Notamment parce que les mis en cause sont soupçonnés d’appartenir au milieu du narcobanditisme. Du lourd.

Circulation interdite autour du parlement

Face au pedigree des accusés, l’administration judiciaire a préféré « sécuriser les abords du parlement », où des forces spéciales seront déployées. Par souci de confidentialité et de sécurité, le parquet général n’en dira pas plus. A l’entrée du bâtiment, les contrôles seront renforcés, y compris pour le personnel de la cour d’assises.

Plusieurs rues encerclant le parlement de Bretagne, à Rennes, seront fermées le temps du procès de sept hommes jugés pour tentative de meurtre et complicité.
Plusieurs rues encerclant le parlement de Bretagne, à Rennes, seront fermées le temps du procès de sept hommes jugés pour tentative de meurtre et complicité. - Rennes Métropole

Ce que l’on sait, c’est que des restrictions de circulation seront mises en place par la municipalité « sur injonction de l’administration judiciaire ». Un plan de circulation temporaire a été déployé, interdisant notamment la circulation et le stationnement sur la place du Parlement et ses environs. « Seuls les piétons seront autorisés », prévient la municipalité. Les véhicules des riverains et les livraisons ne pourront y circuler qu’avant 8 heures du matin et après 20 heures. La collecte des déchets aura lieu tôt le matin.

Les sept prévenus sont tous soupçonnés d’être impliqués dans des tirs et règlements de compte survenus à Nantes en avril 2019. Une année où la cité des ducs avait été le théâtre d’un nombre record de règlements de compte sur fond de trafic de stupéfiants, notamment dans le cadre d’une guerre entre deux bandes rivales. Un homme avait trouvé la mort dans ces affrontements, mais ce meurtre ne sera pas jugé.

« Pas un petit dossier »

Le dossier reste cependant particulièrement conséquent. « La procédure fait 30 tomes. Ce n’est clairement pas un petit dossier. On aura beaucoup de témoins à entendre », explique un avocat mobilisé dans cette affaire, qui précise « ne pas savoir à quoi s’attendre ». Dans ces dossiers, la parole est rarement libérée, notamment par peur des représailles.

D’après nos confrères de Ouest-France, les hommes jugés à partir de mardi sont soupçonnés de faire partie d’un gang qui tenait le quartier populaire de Bellevue.