Rennes : « L’école, ce n’est pas le supermarché », dit le ministre aux parents de l’enseignant homme

Les parents ne “craignaient pas de faire vingt-cinq ans de prison” si leur fille leur rapportait avoir été en classe avec un professeur masculin. En soutien au directeur et enseignant d’une école maternelle de Rennes, ses collègues se mettent en grève vendredi.

Les parents ne « craignaient pas de faire vingt-cinq ans de prison » si leur fille leur rapportait avoir été en classe avec un professeur masculin. Cette menace a été suffisamment prise au sérieux par l’établissement et l’enseignant concerné pour qu’une plainte soit déposée.

En soutien au directeur et à l’enseignant d’une école maternelle de Rennes, ses collègues se mettront en grève vendredi. « Ces menaces étaient accompagnées de propos relevant de l’outrage sexiste, de la diffamation et du mépris », écrivent des membres de l’équipe éducative dans un tract consulté par l’AFP.

D’après des sources syndicales, les parents refusaient qu’un homme, en l’occurrence le directeur, puisse enseigner à leur fille et demandaient à ce qu’elle change de classe pour bénéficier d’un encadrement exclusivement féminin.

« En l’occurrence, ce n’est pas un motif religieux », a assuré le ministre de l’Education, Edouard Geffray, à des journalistes lors d’un déplacement dans une école de Villeurbanne (Rhône).

« Le directeur d’école avait raison. Il a donc tout mon soutien et tout le soutien de l’institution », a réagi le ministre. « L’école, ce n’est pas le supermarché des revendications individuelles. Donc on ne peut pas avoir des gens qui, en arrivant à l’école, veulent ceci ou veulent cela […] L’école de la République, c’est la même pour tous et c’est sa force », a-t-il déclaré.

Aucune des sources interrogées par l’AFP n’était en mesure de se prononcer sur les raisons de cette demande. Choqué, l’enseignant est en arrêt de travail depuis lors.