Renaissance : Après le trou d’air, Gabriel Attal dans l’espoir d’un rebond en 2025
Il y a un an quasiment jour pour jour, Gabriel Attal était nommé à Matignon. Ses proches louaient alors l’ascension fulgurante du plus jeune Premier ministre de l’histoire de la Ve République. Mais après une débâcle aux européennes et une défaite aux législatives anticipées, le chef du gouvernement a été contraint de démissionner au mois de juillet dernier.
« L’ascenseur émotionnel a été violent », reconnaît une de ses proches. Depuis, le jeune loup macroniste, habitué à saturer l’espace médiatique, s’est fait bien plus discret. A la tête du parti Renaissance, le trentenaire espère rebondir ces prochains mois.
Un trou d’air sur la séquence budgétaire
Gabriel Attal n’était pas le plus absent des macronistes lors des débats budgétaires à l’Assemblée nationale à l’automne. Mais le patron du groupe Ensemble pour la République (EPR) n’a quasiment pas pris la parole dans l’hémicycle. Et en indiquant qu’il ne ferait aucun « chèque en blanc » à son successeur, certains l’ont accusé d’avoir contribué, en coulisses, à fragiliser Michel Barnier. « On peut lui reprocher d’avoir été trop dur avec lui au début, mais il est le seul président à avoir fait des concessions et à les avoir fait avaler à son groupe. Vous pouvez chercher, il n’y en a pas d’autres », défend la députée Anne Genetet, ancienne ministre de l’Education et proche de l’intéressé.
Sur la séquence budgétaire, l’élu des Hauts-de-Seine a pourtant connu un véritable trou d’air dans l’opinion, avec un recul de 11 points dans le baromètre Elabe entre septembre et novembre. Il n’est désormais qu’à la huitième place du tableau de bord des personnalités Ifop, qu’il dominait en début d’année 2024. « Il a plongé dans les enquêtes car il avait les mains dans le cambouis. Laurent Wauquiez a tout fait pour lui garder la tête sous l’eau en l’entraînant dans les combines de l’Assemblée », soupire un élu macroniste, ancien secrétaire d’Etat, dépité par les bisbilles entre la droite et Renaissance depuis plusieurs mois.
Relancer le parti Renaissance…
Après la censure début décembre, Gabriel Attal a publiquement apporté un franc soutien à François Bayrou, sans cette fois tracer de « lignes rouges » pour le budget à venir. Et ce alors que plusieurs de ses proches n’ont pas été maintenus au nouveau gouvernement. « C’est ce qu’attendent les Français : moins de manœuvres, moins de postures, moins d’esbroufe », a-t-il indiqué à la même période, comme un conseil à lui-même. Depuis, l’ancien Premier ministre s’est presque éclipsé de la scène médiatique. Loin des nouveaux débats sur le budget, de la loi immigration ou des multiples controverses qui rythment l’actualité politique. « On paie encore les pots cassés de la dissolution, qui reste une forme de traumatisme. Dans ce contexte, il faut s’exprimer quand c’est utile », a justifié l’intéressé au Parisien ce jeudi, dans l’une de ses rares prises de parole.
Entre-temps, Gabriel Attal s’est fait élire à la tête de Renaissance le 8 décembre, un parti moribond de quelques milliers d’adhérents actifs. A compter de ce lundi, il lance une refondation du mouvement à travers des états généraux qui vont durer un mois. « Depuis 2017, nous n’avons pas travaillé notre socle idéologique et ça nous a beaucoup manqué. Si on veut politiquement exister pour les prochaines échéances électorales, à commencer par les municipales de 2026, il faut un parti fort », assure Anne Genetet.
…. et ses ambitions présidentielles
Des actions militantes sont prévues, et un grand meeting au début du printemps. Une refondation pour relancer le parti ou… les ambitions présidentielles de son patron ? « Attal, c’est TPMG, Tout pour ma gueule. S’il prend le parti, c’est pour les moyens financiers et la logistique, ça permet de se préparer… », cingle un député macroniste proche du président de la République, avec qui les relations sont glaciales. Sur les réseaux sociaux, les comptes de Renaissance ne portent d’ailleurs plus la mention « parti d’Emmanuel Macron ». Comme un début d’aggiornamento et d’un droit d’inventaire du macronisme, redouté par l’Elysée.
Les dernières actus sur Gabriel Attal
A l’heure ou les grandes écuries se préparent déjà pour une présidentielle qui pourrait arriver avant 2027, Gabriel Attal ne veut pas se laisser distancer. « Certains militants se demandent ce qu’il a dans le ventre. Il est en train de construire tout ça, ce qui lui permettra de révéler ce qu’est son propre ADN », confirme Anne Genetet. Pour conclure l’année sur Instagram, Gabriel Attal reprenait dans un post une célèbre phrase de l’écrivain Jean d’Ormesson. « Merci 2024. Merci pour les roses, merci pour les épines ». En espérant une floraison le plus vite possible.