France

Refus de célébrer un mariage : Robert Ménard s’oppose à une sanction autre que symbolique

Il est convoqué la semaine prochaine, le 18 février, par le procureur de Montpellier pour avoir refusé de célébrer le mariage d’une Française et d’un Algérien en situation irrégulière. Le maire de Béziers, Robert Ménard, « refusera » toute sanction qui ne soit pas uniquement symbolique, a-t-il affirmé mardi. Le maire divers-droite de cette ville de l’Hérault est attendu dans le bureau du procureur dans le cadre d’une procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), aussi appelée « plaider-coupable ».

Robert Ménard, qui encourt cinq ans de prison, une amende de 75.000 euros et une peine d’inéligibilité, doit y être informé de la sanction proposée par le parquet, dont il n’a, à ce stade, « aucune idée ». Il pourra soit l’accepter – et comparaître ensuite devant un juge qui l’homologuera, ou non –, soit la refuser, ouvrant la voie à un procès devant le tribunal correctionnel.

« Je ne suis pas un voleur de poules »

« J’attends de voir ce qu’il en est. Mais, je vous le dis, je vivrai un certain nombre de propositions comme attentatoires à ce que je suis. Je ne suis pas un voleur de poules, je n’ai rien fait qui soit moralement condamnable », a déclaré mardi Robert Ménard, joint par téléphone. Je « n’accepterai jamais » une sanction qui irait « au-delà » du symbolique, a-t-il ajouté.

En juillet 2023, Robert Ménard, proche de l’extrême droite, avait refusé de marier en mairie un Algérien de 23 ans et sa compagne française de 29 ans, expliquant qu’il « n’allait pas marier quelqu’un qui a l’obligation de quitter le territoire ». « Défavorablement connu des services de police et sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français depuis août 2022 », selon le préfet de l’Hérault, le jeune homme avait été expulsé vers l’Algérie deux semaines plus tard. Plusieurs associations, dont le Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples), s’étaient insurgées contre ces décisions.

A propos de cette affaire, le garde des Sceaux, Gérald Darmanin, a dit dimanche son souhait que la loi « change » pour que le maire puisse « s’opposer à un mariage » et indiqué qu’il soutiendrait une proposition de loi en ce sens. « M. Darmanin explique que la loi va être débattue, mais moi j’aurai été condamné d’ici-là », a relevé Robert Ménard.